Philosophie, mots, pensée, langage, parole, Tour de Babel, Bergson, Sartre, Emmanuel Kant, Heidegger, Valère Novarina
Lorsque l'on parle à quelqu'un ou bien que l'on s'adresse à soi-même, nous mettons en mots les pensées et idées qui nous traversent et nous animent. Cette faculté si propre à l'homme est en chacun de nous puisque nous tous disposons de pensées. Même les hommes qualifiés de fous et ceux dépourvus de la faculté de parler peuvent quand même retranscrire ce qu'ils imaginent, perçoivent, pensent par des mots : ils le feront simplement d'une manière qui diffère le plus souvent de la nôtre (signes, langages adaptés, etc.). De plus, les mots nous entourent, impossible de les ignorer. On les retrouve dans les livres, à la télévision, sur les panneaux publicitaires et partout ailleurs où l'homme a apposé sa marque.
Ayant donc tous plus ou moins accès aux mots, au langage et à la parole et les utilisant sans cesse, il serait intéressant de se demander quelle est leur importance, leurs bienfaits et/ou leurs vices.
[...] Les perçoit-on de la même façon en fonction de qui les dit ? En somme, faut-il se méfier des mots ? Dans un premier temps, nous verrons qu'il n'y a pas besoin de se méfier des mots puisqu'ils sont simplement des mots. Puis, dans un second temps, nous remarquerons qu'en un sens, se méfier des mots peut être bénéfique à l'Homme, car ceux-ci exercent un grand pouvoir sur le genre humain. Enfin, nous constaterons que les mots donnent à l'homme la possibilité de se libérer et lui permettent une certaine élévation. [...]
[...] Il revient à chacun d'utiliser les mots pour dire ce qui est vrai bien qu'ils soient fréquemment utilisés pour servir le mensonge. Se méfier des mots est nécessaire afin de distinguer le vrai du faux, ce qui n'est pas chose aisée. Dans cette seconde partie, nous avons vu que les mots lorsqu'ils sont mal utilisés et lorsque la volonté n'est plus assez forte pour s'en protéger peuvent réellement faire souffrir les hommes. N'y a-t-il pas un juste milieu entre les souffrances que peuvent causer les mots et leurs bienfaits ? Ont-ils en réalité des effets positifs sur l'homme ? [...]
[...] De plus, l'incapacité des mots à être complètement fidèles aux pensées qu'ils sont censés traduire, permets à l'homme de ne pas être atteint par eux. Mais ici, la condition nécessaire pour ne pas se méfier des mots suppose l'exercice de ma volonté parce qu'en effet, je choisis de ne pas les laisser m'atteindre et de ne pas m'en soucier. Que se passe-t-il alors quand les mots sont plus forts que moi ? Ne serait-ce pas alors le début des blessures causées par les mots ? [...]
[...] Dieu y vit l'orgueil de l'homme et décida de « confondre leur langage ». C'est alors une punition pour eux, parce que, ne se comprenant plus, ils sont donc moins puissants. Cette punition mena alors à de nombreux conflits entre les hommes et causa bon nombre de souffrance. La toute-puissance qu'avaient acquise les hommes grâce au langage devint alors une des causes de leur malheur. Se méfier des mots et de leur utilisation aurait ici été sage. De plus, il faut se méfier d'eux, car ceux-ci sont capables de me tromper. [...]
[...] Il faut en effet parfois se rendre compte de la force et de la beauté des mots. Valère Novarina, un dramaturge, pense d'ailleurs que le langage n'est pas un outil dont l'homme peut se servir, mais qu'il est la « chair même » de l'homme. Le langage est profondément ancré en chacun de nous, que nous l'utilisions bien ou mal, il y a des moments où il faut simplement laisser vivre les mots. Heidegger appuie cette idée en disant que « Le langage est la maison de l'être ». [...]
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