liberté, illusion, désir, nature humaine, plaisirs, indépendance, hommes libres, Platon, Gorgias, Don Juan ou le Festin de pierre, Freud, Schopenhauer, théorie
Qu'est-ce qu'« être libre » ? Être libre, c'est faire ce que l'on veut, ce qui s'oppose à la soumission à une autorité si l'on entend la liberté au sens de l'indépendance. Néanmoins, « être libre » (provenant du latin « liber » signifiant le statut d'un homme libre par opposition à celui de l'esclave « servus ») c'est en réalité faire des choix en âme et conscience. Ce n'est pas faire ce que l'on veut, mais agir en accord avec les principes que l'on s'est fixés soi-même. Mais si l'on est entravé, si l'on ne laisse pas libre cours à nos désirs, sommes-nous nécessairement esclaves ? La liberté ne se révèle-t-elle pas justement dans la retenue ?
Ces dilemmes et questions nous amènent à nous demander dans quelle mesure laisser libre cours à ses désirs est une possibilité pour être libre et non pas une nécessité ?
[...] Puis dans un second temps que laisser libre cours à ses désirs est une illusion de liberté puisque l'homme en est esclave. Avant de voir que (III) c'est en réalité la modération des désirs qui rend l'homme libre et heureux. Possibilité de la liberté Tout d'abord, il faut comprendre que la liberté présuppose d'effectuer des choix qui nous rendent heureux puisque le bonheur est le souverain bien (summum bonnum en latin) c'est-à-dire le principe qui gouverne tous les autres, y compris celui de liberté. [...]
[...] Faut-il laisser libre cours à ses désirs pour être libre ? Don Juan a fait le choix de multiplier les conquêtes ne ressentant plus de sentiments amoureux une fois qu'il sait l'objet de son désir acquis. Pourtant, bien qu'il ait fait ce choix en laissant libre cours à son désir amoureux peut-on affirmer que Don Juan est réellement maitre de lui-même c'est-à-dire libre ? C'est là toute la complexité du sujet « Faut-il laisser libre cours à ses désirs pour être libre ? [...]
[...] Et qu'est qui permet à l'homme d'être libre fondamentalement ? Modération des désirs En réalité, la réponse à tous ces fourvoiements que les multiples possibilités pour être libre posent est celle de la modération de ses désirs. Il ne s'agit pas de les supprimer car l'homme reste un « être de désir » (Henri Laborit), il ne s'agit pas non plus de leur laisser un total libre cours nous exposant aux pires abus et surtout à un esclavage et un déterminisme. [...]
[...] Puisque l'homme en laissant à ses désirs est un esclave déterminé, ne faut-il donc pas supprimer les désirs pour être libre ? C'est là ce que prône toute morale ascétique qui fait de la suppression des désirs la condition du bonheur car l'homme a des désirs qui tendent vers l'infini qui dès qu'un désir est comblé, se démultiplient créant une boucle sans fin imagée formidablement par le mythe des Danaïdes condamnées à remplir sans fin aux enfers un tonneau troué. [...]
[...] Comme l'a expliqué John Rawls dans Théorie de la justice « la liberté ne peut être limité qu'au nom de la liberté » puisque la liberté même si elle ne peut s'appliquer sans la loi se situe en principe suprême qu'il faut préserver coûte que coute loin d'une satisfaction éphémère de désirs passagers. Ainsi après avoir abordé la possibilité ou non de laisser libre cours à ses désirs pour être libre avant que de dépasser ce paradigme en affirmant qu'en réalité c'est la modération des désirs ainsi que la législation qui rendent l'homme libre et heureux. [...]
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