La vie se définit comme le temps dont nous disposons depuis notre naissance jusqu'à notre mort puisque ce qui nous attend au-delà demeure un mystère. Ainsi, lorsque, enfant, nous prenons conscience de notre état de vivant, la mort s'y associe simultanément. Les êtres humains paraissent être les seuls êtres vivants doués du recul sur eux, leur vie, les autres, le monde que l'on nomme conscience. Dès lors, il semble impossible d'occulter ce à quoi nous sommes finalement tous réduits. La peur de mourir peut même conduire certaines personnes à se focaliser sur cette idée jusqu'à ne plus pouvoir vivre correctement, tel les hypocondriaques obsédés par les maladies qui, souvent, dans leur inconscient conduisent à la mort.
Néanmoins, nombreux sont ceux qui pratiquent les sports à hauts risques ou toute autre attitude qui peut être un défi, une mise à l'épreuve de leur peur, de la mort ou son déni, démontrant qu'ils pensent quand même, ou encore une forme d'insouciance, voir d'inconscience qui indiquerait alors qu'ils ne s'en soucient pas. Il semble quand même que la mort n'occupe pas toutes nos pensées sinon nous ne pourrions pas vivre correctement, nous serions obsédés. En ce sens, on distinguerait une nécessité de n'y pas penser ou, au contraire, de posséder cette conscience pour appréhender au mieux notre vie.
S'il nous est possible de ne pas penser à la mort alors le sens donné à la vie changerait, et peut-être nous aveuglerions-nous sur cette réalité. Mais cet aveuglement ne relèverait-il pas d'un besoin, de la nature humaine pour bien vivre, étant en ce sens une nécessité que l'on pourrait qualifier de vitale pour l'homme ? Ou encore ne serait-il qu'un masque que nous empruntons consciemment pour nous protéger de notre faiblesse ou peut-être encore dans le cadre d'un instant de protection. En effet, la vérité qu'on ne veut pas voir est la plus dure à accepter et peut miner l'homme, mais malgré tout cet instinct de protection, d'aveuglement ne comporte-t-il pas aussi des effets pervers ? Alors faut-il vivre comme si nous ne devions jamais mourir ?
[...] Faut-il vivre comme si nous ne devions jamais mourir ? La vie se définit comme le temps dont nous disposons depuis notre naissance jusqu'à notre mort puisque ce qui nous attend au-delà demeure un mystère. Ainsi, lorsque, enfant, nous prenons conscience de notre état de vivant, la mort s'y associe simultanément. Les êtres humains paraissent être les seuls êtres vivants doués du recul sur eux, leur vie, les autres, le monde que l'on nomme conscience. Dès lors, il semble impossible d'occulter ce à quoi nous sommes finalement tous réduits. [...]
[...] Alexis de Tocqueville disait : Il sera toujours malaisé de faire bien vivre un homme qui ne veut pas mourir. En effet, un homme craignant la mort ne pourrait pas bien vivre, se focalisant sur cette idée on pourrait dire qu'il est déjà mort d'une certaine façon, tout occupé à ses pensées de la mort et non plus tourné vers la vie. La peur arrive à paralyser l'individu. De même, un homme refusant la mort nierait la vie si l'on considère que celle-ci se détermine par la naissance et le décès. [...]
[...] Néanmoins, il peut aussi adopter cette attitude en toute connaissance de cause, une croyance rassurante au lieu d'une vérité difficile à accepter. Pascal dans ses pensées disait : Les hommes n'ayant pu guérir de la mort, de ma misère, de l'ignorance, ils se sont avisé de ne point y songer. En ce sens là, cette réaction d'ignorance à l'égard de la mort traduit une crainte refoulée due à l'impossibilité de guérir de la mort c'est-à-dire de se libérer, du moins de notre vivant, de cette idée. [...]
[...] Sans cette question, il n'y aurait ni idée de religion, ni même de vie ou du culture. Le thème de la mort est présent dans toutes les disciplines artistiques. C'est un élément indispensable. La conscience de la mort rend la vie plus importante alors qu'inversement l'animal sent peu l'importance de la vie. Ainsi, les personnes ayant réchappées à la mort (accident, guerre, maladie) racontent à quel point leur vision du monde, de la vie a été radicalement changée et qu'elles ont appris à goûter chaque instant de l'existence avec plus d'intensité. [...]
[...] Bien vivre signifie vivre de façon raisonnable, mesurée et surtout pas dans l'excès. C'est ce que dit Epictète dans la réflexion suivante : Aie chaque jour devant les yeux la mort, l'exil et tout ce qui paraît effrayant, la mort surtout : tu n'auras alors jamais aucune pensée basse ni aucun désir excessif. Ainsi la mort nous permettrait de relativiser la vie, de donner un sens à la vie et de nous rendre compte à quel point elle peut être précieuse. [...]
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