La technique, mise au service de l'homme par l'homme règne en maître dans nos sociétés. A ne pas confondre avec les techniques, elle découle de connaissances, d'un savoir théorique souvent scientifique dont l'application a des fins matérielles. Reflet de l'intelligence humaine, la technique a beaucoup évolué, bouleversant entre autre nos rapports à la Nature et à la liberté.
Cette évolution hégémonique l'a rendue polémique, notamment en ce qui concerne le rapport de l'homme à la technique. La technique est-elle nécessaire à l'homme ? La rend-il plus libre ou la soumet-il ?
On en vient finalement à se demander : faut-il se libérer de la technique ? Le problème auquel renvoie la question trouve son origine dans l'ambigüité de la technique (...)
[...] Malgré cette vision pessimiste, est-il vraiment nécessaire de se libérer de la technique ? En effet, la technique est à certains égards positive, d'où l'importance de ne pas s'en libérer à tout prix. Peut-être existe-t-il une autre alternative moins catégorique ? D'après les deux thèses évoquées précédemment, on peut se rendre compte que ce n'est pas tant la technique qui est problématique, mais le rapport que l'homme entretien avec celle-ci. Ainsi, plutôt que d'envisager une libération totale de la technique ou à l'inverse de rester dans la situation actuelle, peut-être faudrait-il à fortiori modifier notre rapport à la technique. [...]
[...] On assisterait donc à une sorte de déchéance de l'humanité, devenue esclave de la technique et redevenant comme à son origine, victime d'aliénation. L'évolution technique priverait donc l'homme de son autonomie et le déposséderait de lui-même. Aujourd'hui la technique est devenue synonyme de rendement et dans une activité technique on ne se préoccupe plus que des moyens les plus efficaces permettant la réalisation de l'action. Cela peut également être un danger pour les valeurs humaines. Grâce à la technique, l'homme peut alors assouvir ses désirs et arriver à des fins qu'il s'est lui-même fixées : elle ne lui impose aucune limite et est indifférente aux principes moraux. [...]
[...] Son intelligence est alors mise au service de la technique et celle-ci devient ainsi une preuve des facultés humaines. De ce point de vue on peut alors parler d'un lien entre le développement de l'intelligence humaine et le développement de la technique. La technique pousse l'homme à la réflexion, à l'anticipation et au calcul et le conduit ainsi à une compréhension efficace des faits. Elle est également le résultat d'un raisonnement et d'un suivi rigoureux de règles : elle a permis à l'homme de développer une forme de rationalité. [...]
[...] Cette maîtrise lui permet aussi de se différencier de l'animal et de dominer le monde animal. En mettant au point des armes de plus en plus sophistiquées et efficaces (de la simple flèche à l'arme à feu) l'homme devient un prédateur de plus en plus redoutable et domine l'animal. La technique lui permet d'assurer sa supériorité sur l'animal et d'être humain. On peut également penser aux biotechniques actuelles qui permettent à l'homme de soigner certaines maladies à partir de cellules animales ou encore à l'aide d'expériences réalisées sue ceux-ci (sur le porc notamment dont l'ADN est très proche de celui de l'homme). [...]
[...] Va- t-elle à l'encontre des hommes en les soumettant ? L'évolution de la technique à partir notamment de l'âge industriel constituant une véritable mutation, l'a fait changer de dimension. Celle qui constituait un facteur d'humanité serait devenue un danger pour l'homme. Bien que dans un premier temps la technique permet à l'homme de se libérer de sa situation d'aliénation par la nature, son essor l'aurait rendu aliénante : les hommes modernes seraient devenus esclaves des machines. En effet, l'essor et le progrès technologique fascinent l'homme au point que l'innovation technique devient une fin en soi, l'unique but de l'homme. [...]
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