Au carrefour entre la recherche de l'esthétisme et l'avènement de la crise du moi, la société se focalise sur l'aspect extérieur de tout ce qui la compose or on ne sait que trop bien que l'apparence reste avant tout une enveloppe visuelle. Malgré cela l'homme a toujours été confronté au caractère paradoxal de l'apparence car c'est simultanément la première chose qui met nos sens en éveil et ce n'est pourtant pas elle qui constitue l'essence des « choses » ou qui représente le caractère des hommes.
Ceci nous amène donc à nous interroger sur la nature de la relation entre l'homme et les apparences : sont-elles juste un outil adaptant pour l'homme ou bien ne sont-elles qu'un stade de l'évolution de l'homme et de sa personnalité ?
[...] Il s'agit donc d'un phénomène instinctif et naturel. Cependant on remarque que certains hommes ont poussé plus loin ce simple phénomène. La théorie empiriste défend le fait que le savoir provient de l'expérience sensible. On serait alors porté à croire que les apparences des choses sont les choses et que connaître les choses c'est connaître leurs apparences. On pourrait donc défendre l'idée qu'il faut se fier aux apparences mais même qu'on doit se fier aux apparences et en retirer la connaissance. [...]
[...] Il nous faut donc nous fier aux apparences uniquement en conservant leur statut d'apparences c'est-à-dire qu'elles ne sont que des phénomènes visuels, rien de plus. Cependant cette distinction n'est pas toujours été effectuée et cela à amener à une méfiance vis-à-vis de certaines apparences : par exemple au Moyen-Âge, les roux étaient considérés comme les suppôts de Satan alors que les blondes incarnaient la pureté. N'ayant pas conscience du statut réel de l'apparence, les gens de l'époque ont associé certaines apparences à certaines caractéristiques alors qu'en aucun cas l'apparence ne peut avoir de valeur symbolique. [...]
[...] Ces derniers parviennent à détourner les concepts et le simple aspect sensible des apparences en utilisant un domaine d'expression où ils vont jouer avec les apparences afin de leur faire prendre un sens plus proche de la réalité. Le peintre prendra les normes de la beauté pour les inverser ou les réorganiser à sa manière afin d'imprimer un sens nouveau aux apparences mais aussi faire prendre conscience aux gens qui regardent la toile de la manière dont ils sont manipulés par les apparences. Peut- être cela peut d'ailleurs amener à une méfiance vis-à-vis des apparences par la mise en exergue de leur aspect illusoire. [...]
[...] Il est donc nécessaire de chercher à dépasser les informations délivrées par les sens et évoluer vers une ère de la raison grâce à l'éducation et au développement de la science. Grâce à l'éducation, l'enfant pourra être capable d'utiliser les apparences pour s'affirmer dans le monde sans pour autant se limiter à elles. On remarque par ailleurs que la capacité limitée des apparences ne s'applique pas seulement à la vision mais aussi notamment aux mots comme le montre Bergson dans Le Rire. Dans cet ouvrage, l'auteur explicite le phénomène de généralisation qui se produit dans le langage. Le système du signifiant et du signifié illustre ce phénomène. [...]
[...] L'étude des apparences est donc un temps fort de la recherche scientifique. Mais la science, même si elle se base sur l'observation et sur les apparences, cherche justement à dépasser le phénomène sensible pour en tirer un raisonnement logique. On a donc pu observer que l'Homme utilise les apparences et tente d'en tirer un savoir or comme le disent certains proverbes : les apparences sont parfois trompeuses Il existe un paradoxe qui rend l'utilisation des apparences complexe : en prenant l'exemple du bâton dans l'eau qui a l'air brisé, ceci est vrai d'une certaine manière ; cependant l'affirmation dans un jugement que le bâton est brisé est fausse. [...]
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