Malgré le fait que l'exigence de justice soit universelle, il semble que les hommes s'indignent souvent contre les injustices sans même savoir ce qu'est précisément la justice. Héraclite va même jusqu'à affirmer que « Si les choses injustes n'existaient pas, les hommes ignoreraient jusqu'au nom même de la justice ». En effet, nous faisons tous l'expérience de l'injustice avant celle de la justice. De plus, le concept de justice est équivoque et riche en significations. Etre juste, c'est observer la loi et l'égalité, mais aussi respecter l'équité. Que faut-il savoir pour être juste ? Cette question laisse supposer qu'il faudrait avoir certaines connaissances bien intégrées pour pouvoir prétendre au qualificatif de « juste », comme s'il était possible d'apprendre en quelques leçons les principes, les normes, et les valeurs qui font d'une personne un être juste.
[...] Mais alors, de quels enjeux parle- t-on ? On peut considérer dans un premier temps qu'il n'y a rien à savoir en particulier pour être juste, à partir du moment où la justice est un sens inné et une exigence universelle. Cependant, pour être profondément juste, il faut avoir conscience de la nature même de la justice et de ses enjeux. Enfin, pour prétendre être juste, il faut savoir quelles sont les finalités de la justice. S'il n'y a rien de précis à savoir pour être juste, c'est avant tout parce que tout savoir est relatif alors que la justice est un principe universel. [...]
[...] Il est donc difficile de déterminer ce qu'il faut savoir pour être juste, puisqu'il n'y a pas une unique manière d'être juste. De plus, pour être juste, il faut bien plus que savoir, il faut pouvoir. Être juste nécessite d'être confronté à des occasions de justice, et d'en faire l'expérience pratique. Pour pouvoir être considéré comme juste, il faut bien entendu agir par des actions justes, que ce soit dans la révolte ou l'indignation contre les injustices que dans les actions positives favorisant l'égalité ou l'équité. [...]
[...] Ce qui renvoie aux deux principales logiques de la justice : la distribution et la coopération. À partir du moment où ce qu'il faut savoir pour être juste est mal cerné, il vaut mieux s'en remettre alors aux mains et au savoir d'une autorité supérieure compétente, le pouvoir judiciaire. Ce qu'il faut pour être juste, ce n'est au final pas tant de définir ce qu'il faut savoir, mais plutôt fonder le pouvoir d'agir sur des finalités justes et des enjeux dont il faut avoir conscience. [...]
[...] Que faut-il savoir pour être juste ? Malgré le fait que l'exigence de justice soit universelle, il semble que les hommes s'indignent souvent contre les injustices sans même savoir ce qu'est précisément la justice. Héraclite va même jusqu'à affirmer que Si les choses injustes n'existaient pas, les hommes ignoreraient jusqu'au nom même de la justice En effet, nous faisons tous l'expérience de l'injustice avant celle de la justice. De plus, le concept de justice est équivoque et riche en significations. [...]
[...] On ne peut accepter une justice à n'importe quel prix. À ce titre, le personnage de Kaliayev dans Les Justes (Albert Camus) montre bien que la justice implique des sacrifices, mais pas n'importe lesquels. Ce dernier refuse de tuer les enfants innocents lors d'un attentat contre le duc. La justice est un combat qui se mène au présent pour la génération actuelle avant tout, et on ne peut pas sacrifier ses propres valeurs au nom d'un bonheur incertain, pour les générations futures. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture