« Cette prétendue religion est confortable parce qu'elle ne demande pas d'effort, ne coûte pas cher, se limite à des slogans et à des apparences (…). », c'est ce qu'a écrit l'écrivain égyptien Alaa Al-Aswani à propos de l'islam que le gouvernement égyptien tend à instaurer selon lui. Nous ne traitons pas ici de religion ou de politique, mais bien des apparences. Et on peut voir, dans cette phrase, qu'elles ont un poids considérable dans la vie d'une société. Ainsi, nous considérons que les apparences peuvent être étudiées selon deux points de vue, celui d'un Homme seul, ou bien faisant partie d'un groupe d'Hommes.
Ceci entraîne alors deux définitions du mot « apparences » : les apparences sont ce qui nous apparaît du monde qui nous entoure, c'est-à-dire le réel ou les autres Hommes. Elles sont ce que nous percevons, par l'intermédiaire de nos sens, de la terre, du ciel, des arbres, mais aussi des autres êtres humains que nous rencontrons, c'est-à-dire leur physique, leurs habits, ou encore leur langage, leur attitude. Enfin, les apparences sont tous ce que nous connaissons du monde concret dans lequel nous vivons.
La question « faut-il sauver les apparences? » peut prendre deux sens : Est-ce nécessaire de sauver les apparences ? Sont-elles en danger ?, ou bien, Faut-il entretenir les apparences ? Sont-elles bonnes, ou nécessaires, pour l'Homme ?
[...] Or, pour faire le bien, il ne faut pas être ignorant. Ainsi, faire le bien, c'est être savant, ou du moins ne pas être ignorant. S'améliorer c'est donc devenir plus savant. Pour que les apparences soient bénéfiques à l'Homme, il faut qu'elles lui permettent d'accéder à la vérité afin qu'il agisse selon le bien. La question complexe et cruciale du rapport entre la vérité et les apparences apparaît ici. Les apparences sont-elles trompeuses ? Pouvons-nous nous fier aux apparences ? [...]
[...] Par là, les apparences ne nous sont pas bénéfiques, elles ne nous améliorent pas. Les empiristes anglais tels que Locke ou Hume ne partagent pas cela. Pour eux, l'expérience sensible est fondamentale pour le savoir. On ne peut concevoir de connaissances qui ne seraient pas fondées sur l'expérience. Or, l'expérience du monde sensible se fait par les apparences. Le savoir, et donc la vérité, est forcément basé sur les apparences, sur ce que nos sens nous transmettent du monde concret. [...]
[...] Hannah Arendt montre qu'il existe de bons préjugés, ou du moins, que l'on ne peut penser sans eux. On ne peut, de la même manière se passer des apparences dans nos rapports avec les autres. C'est ce qu'écrivait Balthazar Gracián dans l'Homme de cour : Ce n'est pas assez que la substance, il faut aussi la circonstance il faut faire et faire paraître On doit tenir compte de ce qui fait sens dans la société, malgré le fait que ce ne soit que superficiel. [...]
[...] ou bien, faut-il entretenir les apparences ? Sont-elles bonnes, ou nécessaires, pour l'Homme ? Nous pouvons d'ores et déjà répondre à la seconde question. Si les apparences, comme nous l'avons dit précédemment, sont ce que nos sens nous transmettent du monde concret, alors celles-ci ne peuvent être en danger. Comment, en effet, pourrions-nous nous séparer des apparences, si ce n'est en sortant du monde, du matériel ? Il faudrait donc, pour que les apparences nécessitent d'être sauvées, qu'il nous soit possible de nous retirer de la nature, de nous séparer des autres Hommes, et même, de nous détacher de notre propre corps. [...]
[...] Faut-il sauver les apparences? Cette prétendue religion est confortable parce qu'elle ne demande pas d'effort, ne coûte pas cher, se limite à des slogans et à des apparences ( c'est ce qu'a écrit l'écrivain égyptien Alaa Al-Aswani à propos de l'islam que le gouvernement égyptien tend à instaurer selon lui. Nous ne traitons pas ici de religion ou de politique, mais bien des apparences. Et on peut voir, dans cette phrase, qu'elles ont un poids considérable dans la vie d'une société. [...]
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