Depuis la Révolution française, avec la création des grandes écoles, et le rétablissement des universités au cours du XIXe siècle, le système d'enseignement supérieur, en France, est dualiste. Cette situation est unique au monde. Les universités sont ouvertes, et leur vocation est de former des chercheurs, tandis que les grandes écoles (ou écoles spécialisées) apprennent aux étudiants un savoir-faire, la méthode pour réellement exercer un métier.
Mais ce principe est, pour certains auteurs, à l'origine de toutes les faiblesses du système universitaire français. L'université connaît en effet une massification de son public, étant donné l'ouverture de son enseignement et son incarnation de la réussite sociale, ainsi que la hausse du nombre de bacheliers depuis les années 80, cette massification qui serait à l'origine de la baisse de niveau et son manque de considération dans le monde professionnel.
L'idée d'un principe de sélection pour y entrer peut donc se poser : il serait peut-être un moyen de régler ce problème.
[...] Puis ce nouveau déplacement du problème poserait ensuite celui de la sélection pour entrer au collège. Cette solution n'est donc pas envisageable. L'idée qui consiste à dire que la massification des effectifs dans les universités n'est également pas valable : plus le taux de scolarisation est élevé, plus la prospérité économique est importante, et selon l'économiste Amartya Sen, les qualifications s'améliorent sur le long terme. Une politique sélective ou malthusienne (de restriction démographique au sein de l'université dans ce cas) va à l'encontre de ces besoins économiques. [...]
[...] Comme nous avons pu le voir, toutes ces mesures semblent difficiles à mettre en œuvre, aussi bien d'un point de vue économique que d'un point de vue culturel par rapport au principe d'égalité, ou d'équité qui existe dans notre pays. Mettre en place un principe de sélection serait en fait un déplacement du problème : en effet, si l'on instaure ce principe de sélection à l'entrée des universités, cela risquerait d'accroître les effectifs du secondaire, étant donné que ceux qui n'ont aucune orientation pour leurs études supérieures sont condamnés à redoubler. Cette hausse du nombre d'élèves risquerait de poser la question de la sélection pour l'entrée au lycée. [...]
[...] Cette épreuve étant bien plus facile pour des étudiants des classes favorisées, dont les parents leur ont transmis une partie de leur propre culture, que pour les étudiants des classes populaires. Un principe de sélection à l'entrée des universités reste donc un sujet à débattre, mais qui risque de modifier complètement le mode de fonctionnement de l'enseignement supérieur, en bien comme en mal. Il faut dire que remettre en cause la tradition d'ouverture des universités est un pari risqué dont les conséquences sur le long terme peuvent être dangereuses. Cela redonnerait certes une nouvelle jeunesse à notre système, mais à quel prix ? [...]
[...] Faut-il rétablir un principe de sélection à l'entrée des universités ? Depuis la Révolution française, avec la création des grandes écoles, et le rétablissement des universités au cours du XIXe siècle, le système d'enseignement supérieur, en France, est dualiste, cette situation est unique au monde. Les universités sont ouvertes, et leur vocation est de former des chercheurs, tandis que les grandes écoles (ou école spécialisée) apprennent aux étudiants un savoir-faire, la méthode pour réellement exercer un métier. Mais ce principe est, pour certains auteurs, à l'origine de toutes les faiblesses du système universitaire français. [...]
[...] Cela leur permet de fournir aux personnes qu'elles forment des capacités d'adaptation à long terme. Elles ne peuvent en revanche pas répondre aux besoins à court terme de chaque segment professionnel, sauf à se transformer en écoles professionnelles, non pas de haut niveau, segment déjà occupé par les grandes écoles, mais de bas niveau, pour ceux qui n'ont pas trouvé de place dans les IUT, voire dans les STS. L'échec des premiers cycles étant un problème important des étudiants qui entrent en L1 poursuivent dans la même discipline l'année suivante avec les redoublants, tandis que 1/3 se réorientent ou quittent le système universitaire), cela permettrait également de réduire celui-ci. [...]
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