L'instinct est une réaction préétablie à certaines situations, mais n'est cependant pas synonyme de réflexe, qu'on acquiert à force d'éducation. Cette question sous-entend que l'homme n'a pas du tout d'instinct, que l'éducation a pris le dessus sur sa nature profonde. Ce serait un autre débat que de savoir si l'homme est oui ou non dépourvu d'instinct. Nous partons du postulat que l'homme n'a pas d'instinct, car tout ce qu'il fait, tous ses actes, sont dictés par sa conscience. Il se sert de sa raison, réfléchit avant d'agir et par là même se distingue de l'animal. Le sujet revient d'ailleurs à se demander si l'homme a des raisons de regretter ces différences avec le monde animal.
[...] Faut-il regretter de ne pas avoir d'instinct? Dès le départ, l'expression «faut-il» pose la question de l'obligation, du devoir par rapport aux regrets, dont il s'agit ici. Le verbe «regretter» fait penser aux remords, à un retour en arrière sur le passé, donc contraire à une marche vers l'avant, vers l'avenir. L'expression pas» est placée devant le mot «instinct», synonyme de pulsions animales, d'excitation, et contraire à l'éducation. L'instinct est une réaction préétablie à certaines situations, mais n'est cependant pas synonyme de réflexe, qu'on acquiert à force d'éducation. [...]
[...] Là n'est pas l'objectif de la démonstration mais cet aspect n'est pas à négliger dans les différences notoires entre l'homme et l'animal. La lente marche vers l'éducation peut rendre l'homme fier du chemin parcouru et suffit à ne pas lui donner envie de retourner en arrière, à l'état de bête où il était avant, il y a des milliers d'années. Selon Kant, l'homme est seule créature qui doive être éduquée», justement parce qu'il n'a pas d'instinct dicté par la nature. Comme vu précédemment, la raison est ce qui distingue l'homme de l'animal. [...]
[...] Se peut-il que cette perte d'instinct, si elle est totale, ne présente que des inconvénients ? L'homme se distingue de l'animal par différents aspects, parmi lesquels les plus importants sont sûrement le langage et la raison. En effet, l'homme possède une conscience qui lui indique un jugement sur ses actions et pensées, une intelligence qui lui permet de penser avant d'agir. Le langage lui permet de communiquer avec les autres pour ensuite vivre en société. L'homme et l'animal diffèrent également par leurs aptitudes à s'adapter à des situations et à contrôler leurs désirs, leurs envies. [...]
[...] Freud utilise d'autres expressions avec l'instinct. Il parle d'«instinct de vie» en tant que «forces créatrices de l'individu» : si c'est ce qui lui permet de s'affirmer, d'exister en tant que tel, on ne peut nier que ces forces existent, donc que l'instinct est une réalité, et en pus ici, bénéfique à l'individu. Mais le philosophe distingue cet «instinct de vie» de l'«instinct de mort», qui lui serait tendance à revenir à un état organique» ; en ce sens, ce serait plutôt ce qui détruit un être humain de l'intérieur ; une autodestruction de l'homme par des forces qui le dépassent. [...]
[...] Peut-on dire que les animaux ont comme nous cet «instinct de survie»? Probablement, mais alors, que penser de ses réactions, entre instinct (de par l'automatisme de la recherche de la survie), et l'intelligence dont il faut faire preuve pour ne pas mettre sa vie en danger ? Cet exemple montre qu'entre instinct et intelligence, la frontière n'est pas aussi manichéenne qu'il y paraît. A mon avis, l'exact contraire «instinct» serait plutôt «éducation», car c'est celle-ci qui va à l'encontre de l'instinct. [...]
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