L'action est le moyen pour l'homme de s'inscrire dans le monde, d'y exercer sa subjectivité. L'action renvoie à l'acte, elle est du domaine de la décision. Par là, c'est-à-dire par ce rapport a priori premier entre action et volonté, il semble que les raisons d'agir ne soient pas des raisons déterminantes : l'action relèverait alors de la liberté, car on peut toujours dire non. Cependant, la liberté est un terme polysémique, ce qui pose problème. Qu'entend-on par liberté ? Il faut distinguer la liberté au sens quotidien du terme comme capacité de décider soi-même en vue d'atteindre certaines fins, et la liberté comme concept philosophique, la faculté humaine de se déterminer soi-même. Or, le fait qu'il n'existe pas de philosophie de la non-liberté suppose que la liberté est bien réelle, et que, donc, on ne peut réduire l'action seulement à ce qui la détermine.
Pourtant, les différentes doctrines déterministes ont un grand pouvoir de persuasion. Elles stipulent qu'il n'y a pas d'événement sans cause, et que, dans les mêmes conditions, les mêmes causes produisent les mêmes effets : c'est le principe de causalité. Par suite, tout ce qui arrive n'aurait pu être autre qu'il n'est : le déterminisme renvoie à la nécessité. La science a posé les fondements de ce déterminisme en montrant par exemple que le nuage ne se meut pas « librement », qu'il répond à des lois. Bergson disait qu'il est toujours plus facile de montrer qu'une action est déterminée. Cela implique-t-il pour autant que le raisonnement soit juste ? L'action ne dépend-elle pas d'autres choses que les seules causes qui l'ont produite ? Qu'en est-il du libre arbitre et de la volonté ? Finalement, est-il possible de penser une liberté malgré un certain déterminisme, et de fait, y a-t-il aussi bien une part libre qu'une part déterminée dans l'action ?
[...] Qu'en est-il maintenant du déterminisme ? Le déterminisme est un principe selon lequel tout ce qui survient à un moment donné dans le réel peut être rattaché à des phénomènes antérieurs qui en sont les causes ou tout au moins les conditions, c'est-à-dire l'idée selon laquelle tout ce qui existe dans le monde est régi par le principe de causalité. Le déterminisme qui concerne d'abord les choses de la nature, en arrive finalement à s'appliquer aux actions humaines. Prenons l'exemple de l'apparition d'une idée dans mon esprit, la décision que je prends d'accomplir une action, le choix que j'effectue consciemment et de manière délibérée. [...]
[...] Bergson disait qu'il est toujours plus facile de montrer qu'une action est déterminée. Cela implique-t-il pour autant que le raisonnement soit juste ? L'action ne dépend-elle pas d'autres choses que les seules causes qui l'ont produite ? Qu'en est-il du libre arbitre et de la volonté ? Finalement, est-il possible de penser une liberté malgré un certain déterminisme, et de fait, y'a-t-il aussi bien une part libre qu'une part déterminée dans l'action ? I L'action est-elle gouvernée par le déterminisme ? [...]
[...] N'est-elle pas acceptation délibérée des contraintes nécessaires et des lois ? En définitive, la seule liberté ne réside-t-elle pas dans nos seuls opinions et jugements ? La liberté est perçue tout à fait distinctement dans la pensée existentialiste. En effet, comme l'énonce Sartre dans L'existentialisme est un humanisme, l'existence précède l'essence, c'est-à-dire qu'il y a un être qui existe avant de pouvoir être ne définit par aucun concept : l'homme existe d'abord, se rencontre, surgit dans le monde, et se définit après La doctrine existentialiste laisse donc une possibilité de choix à l'homme, puisque l'homme est ce qu'il se fait il est tel qu'il se veut. [...]
[...] Selon lui, c'est là ce qui distingue l'homme des autres animaux : une action gratuite, un acte qui n'est motivé par rien, intérêts, passions, rien, l'acte désintéressé né de soi, l'acte aussi sans but donc sans maître, l'acte libre (Prométhée mal enchaîné). Donc, serait libre celui qui agit sans raison. L'homme aurait le pouvoir d'accomplir n'importe quelle action, même un acte tout à fait absurde, un acte accompli sans fondement par suite d'une décision arbitraire, issue du hasard ou d'un pur caprice. Camus, dans L'Etranger reprend cette idée en ne justifiant par aucune raison fondée l'assassinat dont s'est rendu coupable son anti-héros, Meursault. Mais alors, peut-on réellement parler d'action quand on est dans l'indéterminé absolu ? [...]
[...] Et dans la pensée aristotélicienne, en effet, toute action vise un certain bien L'individu doit donc être en mesure de se fixer un certain type de bien qui orientera son action. Mais, le devoir n'a de sens que par la liberté : seul un être libre a la possibilité de s'imposer des devoirs, des impératifs louables. Donc, le lien qui nous unit à toute chose est bien réel, alors que la croyance que nous pouvons mener notre propre liberté de notre côté, sans avoir de compte à ne rendre à personne, est fictive. [...]
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