Le désir est l'essence de l'homme, et il est spécifiquement humain. L'homme désire afin de se projeter dans un futur qu'il juge idéal. Par sa proximité apparente avec la passion, on peut avoir le sentiment que le désir à un caractère aliénant sur l'homme, dans le sens où il le conforte dans un monde illusoire. Le terme de désir est étymologiquement un" dés-astre " cela vient d'un verbe latin qui signifie : « éprouver de la nostalgie parce que l'on a perdu son astre », on ressent donc le désir lorsqu'un manque se fait ressentir, toute sensation de désir nait à partir de la prise de conscience d'un manque. Le désir se présente alors à l'homme comme une source potentielle de satisfaction et de plaisir ayant la capacité à combler ce manque. Plusieurs éléments s'offrent alors à nous, le désir serait une condition indispensable à la vie humaine, en ce sens où il est un moteur de notre existence qui nous pousse à entreprendre, à nous projeter dans l'avenir. Mais on peut également soulever la question de l'aliénation de l'homme par le désir, de par son caractère répétitif, où chaque désir comblé devient un terrain propice à la naissance de nouveaux manques et de nouveaux désirs.
[...] Ce sont ces exagérations dans le domaine du désir, qui entraine l'homme vers son malheur, en effet plus celui-ci s'éloigne de ses désirs naturels, plus ses désirs sont superficiels et complexes à satisfaire, on en vient à désirer l'impossible, et le désir se transforme alors pour l'homme en une source de malheur, en un manque insatiable, qui l'empêche d'accéder au bonheur. Mais alors peut-on vraiment vivre sans désirer ? Le désir ne serait-il pas l'essence de l'homme, ce qui permet de le distinguer ? Il convient de se demander si le désir supprime en effet la liberté, et s'oppose réellement au bonheur, l'homme devrait-il libérer complètement le désir ? Spinoza a dit Nous ne désirons aucune chose parce que nous la trouvons bonne mais, au contraire, nous jugeons qu'une chose est bonne parce que nous la désirons. [...]
[...] En prenant le contrôle, l'homme acquiert ainsi une certaine sagesse face au désir. Faut-il échapper à l'emprise du désir, ou au contraire faut-il lui laisser libre cours ? D'un côté nous pouvons dire que le désir engendre le plaisir de l'homme mais il ne faut pas confondre satisfaction et bonheur. D'un autre côté on peut affirmer qu'il faut se libérer du désir, le même qui nous contrôle alors nous devrions le maitriser mais en sommes-nous réellement capable ? Le désir fait partie de nous, il serait difficile de s'en débarrasser. [...]
[...] Nous pouvons donc bel et bien parler d'aliénation par le désir. La volonté est la faculté que nous avons à nous déterminer à agir, l'acte d'entreprendre une action suppose la réflexion durant laquelle notre esprit évalue la décision à prendre ainsi que ses conséquences. Cet acte de réflexions avant le passage à l'acte volontaire, implique donc une liberté complète, la même dont nous sommes privés, lorsque le désir nous submerge. Et sans cet acte volontaire, ce sont les pulsions qui parlent à notre place. [...]
[...] Il est par exemple courant d'entendre la formule je fais ce qui me plait ou encore dans un registre plus enfantin C'est moi qui décide Mais ces formules préétablies en sont-elles pour autant exactes ? En effet si l'on réfléchit sur le fait que ces deux formules nécessitent d'être dans la capacité à choisir entre tel ou tel désirs, il nous apparait que nous ne sommes en aucun cas conscients des causes qui nous déterminent à désirer. Nous sommes conscients du fait que nous désirons, mais en revanche nous sommes dans l'incapacité la plus complète à exprimer les causes de ces désirs. Pourquoi désire-t-on cette personne en particulier ? [...]
[...] Mais alors libérer ou se libérer du désir ? La question semble ne proposer que ces deux alternatives, qui sont pourtant deux extrêmes. L'homme qui nie son désir ne peut être heureux car il nie sa nature et s'empêche de ce fait d'évoluer. Cependant à l'opposé l'homme qui laisse lire court à son désir en devient esclave et ne peux pas non plus parvenir au bonheur. Il faut donc à mon sens opter pour une solution intermédiaire, il faut modérer ses désirs, et les maitriser, sans pour autant les faire disparaitre. [...]
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