Faut-il en finir avec la tolérance ?

Résumé du document

Le sujet a de quoi provoquer. Si l'homme est un être libre, apte à juger par lui-même ce qu'il lui convient de faire et de dire, alors ne doit-on pas admettre que la tolérance est le seul comportement admissible pour une société qui veut préserver l'intégrité de la personne humaine ? Penser l'intolérance comme une attitude possible envers nos semblables reviendrait alors à admettre que le conflit et la haine puissent s'inscrire comme facteurs des relations humaines, cela revient à dire que la guerre de tous contre tous, que le despotisme et la tyrannie pourraient se voir rationnellement justifiés. Il y a là une aberration théorique envers laquelle notre conscience morale ne peut, à juste titre, que se révolter.

En finir avec la tolérance apparaît donc comme inconcevable, inacceptable, et pourtant. N'est-ce pas parce que l'homme a trop souvent toléré des comportements indignes que des pratiques barbares et inhumaines ont pu voir le jour en toute impunité ? N'est-ce pas aussi parce que l'homme s'est détourné et désintéressé de son semblable que des exclusions, des ghettoïsations ont pu se constituer ?

Extraits

[...] Comment alors rendre à la tolérance la dignité qui était originellement la sienne ? La nécessité d'être intolérant envers certaines formes de tolérance L'intolérance comme indice de moralité Il faut philosopher à coup de marteau (Nietzsche). L'intolérance Nietzschéenne a pour principe de montrer la dégradation morale dans laquelle certaines formes de tolérance nous entraînent. Il faut réveiller les esprits Il faut considérer l'intolérance comme lutte contre toutes les formes de Sophisme qui voudraient se justifier de la tolérance pour imposer leur force. [...]

[...] Faut-il en finir avec la tolérance ? Introduction Le sujet a de quoi provoquer. Si l'homme est un être libre, apte à juger par lui-même ce qu'il lui convient de faire et de dire, alors ne doit- on pas admettre que la tolérance est le seul comportement admissible pour une société qui veut préserver l'intégrité de la personne humaine ? Penser l'intolérance comme une attitude possible envers nos semblables reviendrait alors à admettre que le conflit et la haine puissent s'inscrire comme facteurs des relations humaines, cela revient à dire que la guerre de tous contre tous, que le despotisme et la tyrannie pourraient se voir rationnellement justifiés. [...]

[...] Cependant, n'y a-t-il pas des dérives à la tolérance ? En d'autres thermes, est-ce que trop de tolérance ne tue pas la tolérance ? Confusion des genres : de la tolérance à l'indifférence La tolérance, synonyme de non-reconnaissance de l'autre Tolérer ainsi autrui revient dès lors à ne pas être dérangé par lui : qu' autrui fasse du bien comme bon lui semble à partir du moment où cela ne me touche pas en cause. La tolérance tourne ainsi très vite à une ignorance volontaire de l'autre. [...]

[...] L'intolérance est ce par quoi la tolérance s'assure de la justesse Savoir résister au Sophisme ; savoir résister à toute forme de culpabilité ; savoir lutter contre soi pour ne pas faire de la tolérance, une simple indifférence, voila les lieux où le recours à l'intolérance se justifie. Conclusion La tolérance ne fait sens et a une valeur que si elle sait s'arrêter avant de dégénérer en faiblesse ou en indifférence. Elle doit, par conséquent, lutter de façon intransigeante contre tous les risques de dérive, afin de se maintenir dans la majesté de son rapport à l'autre. Là se trouve le fondement de l'intolérance de la tolérance. [...]

[...] Qu'est- ce que donc alors que tolérer ? Doit-on y voir une marque de comportement qui se doit de rejet toute forme d'intolérance pour que l'humanité de l'homme puisse se voir attester. Ou bien doit-on admettre qu'une forme d'intolérance doit se voir admise pour que la tolérance ne dévie pas en une indifférence pouvant mettre en péril le devenir même de l'humanité ? Confrontés à un tel dilemme, il nous faudra tout d'abord voir en quoi la tolérance apparaît bien comme une attitude indispensable à une vie qui élève l'homme à la dignité qui est la sienne. [...]