À l'heure de la discrimination positive et autres politiques redistributives, nous sommes amenés à nous interroger sur la notion de juste et de bien. Pourquoi opposer ces deux termes ? La raison est, selon les libéraux, l'ensemble des questions sur la vertu, sur ce qu'est une vie dite « bonne » entraîne nécessairement un passage de la sphère du juste vers la sphère du bien. En effet, comme le montrait Kant si on peut se mettre d'accord sur un petit nombre de principes éthiques, on ne parvient jamais au consensus. Les représentants politiques ne détiennent pas une vérité universelle, ils sont simplement le reflet d'une opinion, majoritaire dans les pays démocratiques, la plus forte dans les pays totalitaires.C'est dans le cadre de cette dichotomie entre juste et bien que John Rawls est intervenu notamment dans son livre « Théorie de la justice » publié en 1971, pour lui le juste doit être ce qu'on obtient par la délibération, ce qu'on obtient sur un consensus, le juste est donc une notion formelle alors que le bien serait une notion plus subjective qui ferait apparaître des différences entre les individus comme sur le plan de la morale. Dès lors, peut-on mettre ces deux notions sur le même plan, un principe doit-il régner sur le second ?
[...] L'implication dans la vie de la Cité crée une solidarité et une cohésion nécessaire à une redistribution efficace. La communauté devrait de fait avoir plus d'influence dans la détermination des principes de justice, or une communauté juge forcément en fonction de ses valeurs intégrées. - La valeur de l'individualisme libéral Charles Taylor L'individualisme libéral est utopique, car au cours de sa socialisation, l'individu intègre un ensemble de valeurs propres à sa communauté, et donc essentiellement non universelles. La théorie universelle de la justice libérale est par là obsolète. [...]
[...] II Un principe de justice qui se heurte à la diversité sociétale Critique communautarienne de l'idée libérale Le premier problème posé est que si la thèse libérale de Rawls peut être valable considérant les différences individuelles, elle est plus difficilement conciliable avec les différences collectives. En effet le modèle universaliste qui le sous-tend, est facilement dans les faits accusées de pure abstraction. Le voile d'ignorance prive l'individu de ses caractéristiques propres. D'autre part, la dichotomie sphère publique/sphère privée posée par Rawls et ses condisciples relève de l'utopie, surtout dans nos sociétés modernes où la sphère privée prend une prépondérance notoire, la réduction de la citoyenneté à la seule dimension juridico-politique n'est plus pertinente. [...]
[...] C'est toute la question du degré de participation citoyenne au sein de l'État, et globalement de la forme du gouvernement en soi, de la suprématie de la démocratie dans nos sociétés modernes. [...]
[...] Faut-il faire primer le juste sur le bien ? À l'heure de la discrimination positive et autres politiques redistributives, nous sommes amenés à nous interroger sur la notion de juste et de bien. Pourquoi opposer ces deux termes ? La raison est, selon les libéraux, l'ensemble des questions sur la vertu, sur ce qu'est une vie dite bonne entraîne nécessairement un passage de la sphère du juste vers la sphère du bien. En effet, comme le montrait Kant si on peut se mettre d'accord sur un petit nombre de principes éthiques, on ne parvient jamais au consensus. [...]
[...] La finalité morale n'est donc pas une liberté neutre, un individualisme mais une vie bonne. De fait, le but est de permettre à tous les citoyens de poursuivre cet idéal de vie bonne, en tenant compte de leurs caractéristiques propres. L'idée de bien précède la justice, et celle-ci se soumet à cette conception particulière du bien. Walzer : pluralité des sphères de la justice Plusieurs principes de justice pour la théorie de Rawls, d'où une contradiction dans la conception d'une justice fixe source de bien : - Le 1er nécessite égalité de tous devant la loi, pas de prise en compte de la différence des personnes dans l'attribution des droits liés à l'exercice des libertés fondamentales (expression, réunion, publication, culte, enseignement, ) - Le 2e règle la distribution des biens sociaux selon une règle de proportionnalité obéissant à un calcul d'optimum ou d'extremum sur la théorie des jeux. [...]
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