Les désirs, qu'ils soient démesurés, irréalisables, vains, ou nécessaires à la santé du corps et à la sérénité de l'âme, structurent l'intimité de chacun. L'homme exprime son individualité, son essence, dans le libre-choix de ses désirs. Il est un précepte que depuis des temps immémoriaux l'homme est un être de désir et que ses désirs s'expriment dans la variété.
Si l'on oppose souvent le désir à la réalité, l'abstrait au concret, il n'en demeure pas moins que l'homme a besoin de désirer, de croire en son désir pour pouvoir évoluer et se transcender. Sans cette part de rêve, sans croire à la réalisation future de ces désirs qui sont inscrits au plus profond de nous, la réalité de la vie serait trop brutale et l'ambition désuète.
[...] Il faut simplement prendre le temps d'évaluer ses désirs. Si on opère une classification de ses désirs, on peut dire que certains sont naturels et nécessaires (se sustenter, boire, dormir, l'amitié), ces désirs-là sont susceptibles d'amener au bonheur et de favoriser le bien- être du corps et de l'âme (ataraxie). D'autres désirs sont naturels, mais non nécessaires (l'amour, le plaisir sensuel), d'autres non nécessaires et non naturels, qui ne peuvent nous conduire à la félicité (la recherche de la gloire, la vénalité), enfin il y a les désirs vains. [...]
[...] Nous avons vu précédemment que le désir était inhérent à la condition humaine. Cependant, certains désirs, parce qu'ils sont difficilement réalisables, voire irréalisables, plongent le sujet dans une frustration et entraînent une souffrance morale; ce sont les désirs que l'on qualifie de vains. Contrairement aux désirs naturels qui sont des désirs en accord avec notre nature d'homme, c'est-à-dire ce que nous sommes, les désirs vains sont néfastes, car ils affectent et détruisent notre nature d'homme. Le désir d'immortalité par exemple, désir vain de l'âme, existe à l'état latent en chacun de nous. [...]
[...] On pourrait considérer que le désir qui se veut la marque de la misère de l'homme est le désir vain. Ainsi, le sujet qui est constamment dans l'adynaton (ce qui est vain), rongé par la souffrance causée par l'inassouvissement de son désir, contribue à la misère humaine dans le sens où il ne sera jamais heureux de ce qu'il mais toujours malheureux de ce qu'il n'a pas. Cependant, on peut aussi préférer souffrir parce qu'un bonheur futur est à la clé. [...]
[...] Faut-il faire l'éloge du désir ? Les désirs, qu'ils soient démesurés, irréalisables, vains, ou nécessaires à la santé du corps et à la sérénité de l'âme, structurent l'intimité de chacun. L'homme exprime son individualité, son essence, dans le libre-choix de ses désirs. Il est un précepte que depuis des temps immémoriaux l'homme est un être de désir et que ses désirs s'expriment dans la variété. Si l'on oppose souvent le désir à la réalité, l'abstrait au concret, il n'en demeure pas moins que l'homme a besoin de désirer, de croire en son désir pour pouvoir évoluer et se transcender. [...]
[...] Tant que le désir reste inassouvi: l'absence confère son charme à l'être désiré et l'auréole des prestiges de l'imagination En effet, tant que l'on reste dans la convoitise, la possession de l'être ou objet désiré est vécue comme une source de plaisir. En revanche, une fois le désir de possession assouvi, l'être ou objet désiré perd tout son charme et son prestige; il est dénué d'attention. Si le plaisir de possession suppose un manque préalable mal vécu (illustration par Platon, Le Banquet), on peut dire que le désir est essentiel à l'être du moment qu'il reste inassouvi. Cette idée que l'homme est un être de désir n'est pas universelle. Il y a des hommes qui répriment certains désirs. [...]
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