"Ce n'est pas la souffrance de l'enfant qui est révoltante en elle-même, mais le fait que cette souffrance ne soit pas justifiée. La souffrance use l'espoir et la foi." ; extrait de Camus, L'homme révolté. L'espoir, la foi, donnent un sens à l'incompréhensible de la vie humaine sur Terre. Ils permettent peut-être de supporter les douleurs du corps comme les frustrations, les peines de l'âme ou les simples incompréhensions.
Mais peuvent-ils justifier l'existence de ces souffrances ? La raison elle-même peut-elle expliquer ou apporter un sens à la souffrance ? (...)
[...] L'homme se confronte avec autrui dans ses rapports avec lui. Volonté, désir, qui entraînent l'autre dans l'équation, sont autant de souffrance potentielle au cas où leur frustration serait trop grande. b. Le deuil, une souffrance nécessaire. La souffrance peut aussi être nécessaire par exemple lors d'une période de deuil. Bref la souffrance fait sens, et peut même être nécessaire. Elle a un sens en elle-même, lorsqu'elle fait passer un message même si elle reste subordonnée à des éléments extérieurs qui semblent ne faire aucun sens. [...]
[...] C'est là le sens empirique de la souffrance, elle est un message, elle fait sens. b. La souffrance psychologique est-elle uniquement le fruit d'un acte ? On peut quand même se poser la question : la souffrance peu-elle être la réponse de l'environnement, du corps, ou encore d'autrui à l'individu qui aurait mal agit ? Il ne semble pas qu'elle soit une pure réponse comme l'influx nerveux de la douleur signale une erreur de comportement. La souffrance n'est pas associée uniquement à celui qui la subit. [...]
[...] C'est pour Epicure, le meilleur moyen de ne pas connaître la souffrance. Celui qui se laisse aller à l'excès connaîtra la souffrance empêchant le bonheur. Dans son tetrapharmakos Epicure explique qu'il est inutile de craindre la mort qui ne fait que nous procurer une souffrance psychique car de toute façon, quand nous sommes là, elle n'est pas et quand elle est là nous ne sommes plus. Il ajoute que le bonheur est à la portée de tous si nous savons limiter nos désirs. [...]
[...] Ainsi on veut donner un sens à la souffrance physique. C'est le principe même de la somatisation : un mal de dos veut dire qu'on en a plein le dos Bref, de ce retour de l'explication psychologique, de ce retour de la recherche des causes de la souffrance pour mieux en affronter les conséquences, nous pouvons en déduire un nuancement de la position métaphysique de l'homme et surtout de la médicine qui avait prétendu vaincre la souffrance par le médicament, sans lui en donner un sens. [...]
[...] De plus la souffrance est le seul moyen de se sentir exister. Si nous considérons l'accomplissement de soi comme nécessaire au bien être, certaines souffrances sont absolument nécessaires. Un état sans souffrance serait un état dans lequel on ne chercherait pas à s'accomplir donc par lequel on ne rencontre pas la résistance du monde. Epicure disait aussi qu'il est préférable de connaître certaines souffrances en vue d'un bonheur plus grand. La souffrance par le contraste qu'elle implique nous permet donc de mieux apprécier la vie, mais par ce contraste, elle force également à rechercher un état de non-souffrance qui perdure plus longtemps. [...]
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