Une femme, veuve, apprend à la télévision la disparition de son unique fils à la suite d'un accident en mer. Bien que son corps n'ait pas été retrouvé, il est considéré comme mort, étant données les circonstances de l'accident.
Sombrant dans le chagrin et la douleur, celle-ci pourrait très bien se donner la mort puisqu'à ce moment plus rien ne la retient en vie, privée de l'unique objet de son amour et réduite à la solitude et au néant (...)
[...] L'impossible serait en conséquence lié à une incapacité ou une absence de préparation mentale telle qu'il est justement impossible de voire une certaine chose comme simplement envisageable C. Recherche-t-on réellement l'objet du désir ? Comme nous l'avons vu précédemment, le désir suppose une fascination pour l'objet du désir. De plus, le manque inhérent au désir pousse le sujet à se représenter l'objet du désir et à imaginer la satisfaction que celui- ci pourra lui apporter, ce qui est source de plaisir. Cependant, une fois le désir assouvit, et l'objet du désir atteint, la satisfaction n'est que de courte durée ou parfois même, inexistante. [...]
[...] Peut-on désirer autre chose que l'impossible? Le désir, par définition renvoie à quelque chose d'inaccessible quel serait donc l'intérêt de chercher à atteindre quelque chose de facilement accessible, de possible ? Dans ce cas de figure, il n'y aurait aucune satisfaction envisageable, puisque le plaisir est plaisir, à la suite de l'accomplissement ou de l'accès à une chose, inhabituel, peu commune, voir inconnue C'est la difficulté ressentie et les efforts consentis pour accéder à telle ou telle chose et pour réaliser ledit désir qui accroissent le plaisir. [...]
[...] Un désir non satisfait, engendre une frustration chez le sujet. De plus, l'insatisfaction d'un désir ne l'élimine par pour autant puisque celui-ci réapparait, parfois même de façon plus intense encore. Dans cette optique, il parait évident que ce désir à vocation à être comblé afin de retrouver un équilibre interne, un état de quiétude intérieure, d'ataraxie (Epicure). Désirer l'impossible, c'est donc, se destiner à satisfaire son désir dans l'atteinte d'une chose par définition inaccessible : c'est donc se vouer à ne pas satisfaire ce désir, ce qui apparait comme fondamentalement paradoxal. [...]
[...] Ainsi, l'homme se condamne à souffrir de ses tensions internes, à être sans cesse tiraillé de l'intérieur, et à connaitre des troubles divers. De plus, en désirant l'impossible, l'homme se destine à ne jamais connaître le bonheur et la quiétude intérieure qui lui verrait mener une existence agréable et profitable. Désirer l'impossible c'est donc en un sens renoncer à l'accès au bonheur, rêve de tout homme. Toutefois, s'il peut sembler stupide et paradoxal de désirer l'impossible car il constitue en soi quelque chose d'inaccessible, doit-on pour autant en faire le deuil ? [...]
[...] Ainsi, désirer apparaît déjà comme un plaisir et l'absence apparait par suite comme préférable à la présence. Ainsi nous avons vu dans un premier temps qu'il valait mieux ne pas désirer l'impossible, car a priori, seul le domaine du possible nous était accessible, et que désirer l'impossible c'était se condamner à ne satisfaire aucun désir, et que ce simple fait, suffisait pour faire de l'existence du sujet une vie de souffrance, de tension ajoutée à des troubles internes récurant. La seconde étape de notre cheminement a consisté à démontrer que désirer l'impossible n'était pas si paradoxale et si dangereux qu'il ne le paraissait au début : nous avons constaté que désirer l'impossible c'est une façon de donner un sens à sa vie, car l'impossible, dans son infinité et son inaccessibilité joue le rôle d'une stimulation pour le sujet et qu'en ce sens il le guide et lui permet d'évoluer et de progresser. [...]
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