Se rendre sur une nouvelle planète encore inconnue et y découvrir de nouvelles espèces : n'est-ce pas là une rêverie, un désir impossible ? Les scientifiques ayant cet espoir sont souvent considérés comme des illuminés. Pourtant, avant 1492, l'Amérique était un continent insoupçonné où furent découverts de nouveaux peuples et différentes nouvelles espèces végétales et animales. Antérieurement, traverser un océan était un désir impossible et atterrir sur la lune était une rêverie que seuls les auteurs osaient partager, tel Fontenelle dans son écrit « Irons-nous sur la Lune ? » en 1686.
Devons-nous alors désirer l'avènement d'événements irréalisables ? Faut-il désirer l'impossible en sachant que notre désir ne sera jamais satisfait ?
Le sujet nous invite à nous interroger sur la définition même du désir. Le désir n'est-il pas, par définition, le souhait de la réalisation de l'irréalisable, la volonté d'atteindre un objectif inatteignable ? En effet, le désir se distingue de la simple volonté, car il relève de l'impossible ; pour Spinoza, la valeur accordée à une possession dépend du désir que celle-ci crée chez les autres.
[...] Désirer l'impossible serait donc permettre que l'impossible devienne possible. Le désir est l'épreuve présente du besoin comme manque et élan, prolongé par la représentation de la chose absente et l'anticipation du plaisir. : d'après Ricœur, dans cet extrait de Philosophie de la volonté, désirer serait, sans nécessairement réaliser ce désir, moteur élan mais aussi source de plaisir. En effet, désirer donne un sens à notre vie ; si les désirs nous étaient aisément accessibles et que nous parvenions à les chasser tous sans les renouveler, notre vie ne serait-elle pas insipide ? [...]
[...] De ce fait, nous pouvons affirmer qu'un désir impossible nous consume, brimant notre liberté. Si désirer l'impossible est néfaste, nous pouvons nous demander si, pour accéder au bonheur, il suffirait de désirer le possible. En effet, le bonheur peut résulter de la satisfaction d'un désir réalisé ; alors, pour être plus heureux, il faudrait satisfaire nos désirs, ce qui implique de réaliser des désirs possibles. Ainsi, désirer rationnellement serait la meilleure façon d'assouvir nos désirs ; selon Epictète, il faut désirer ce qui dépend de nous : inutile de désirer l'impossible, ce serait nous condamner à l'insatisfaction, tandis que désirer en accord avec la possibilité, avec notre surmoi et avec notre ça serait alors s'assurer l'accession au bonheur. [...]
[...] Ne vaut-il mieux pas alors désirer raisonnablement ? Enfin, nous nous pencherons sur les vertus du désir de l'impossible. Le sujet nous invite à nous interroger sur la définition même du désir. Le désir n'est-il pas, par définition, le souhait de la réalisation de l'irréalisable, la volonté d'atteindre un objectif inatteignable ? En effet, le désir se distingue de la simple volonté car il relève de l'impossible ; pour Spinoza, la valeur accordée à une possession dépend du désir que celle-ci crée chez les autres. [...]
[...] Mais désirer l'impossible, est-ce réellement attendre indéfiniment l'irréalisable ? Se fixer un but qui semble inatteignable passe par des étapes intermédiaires qui nous grandissent. Ainsi, désirer être parfaitement vertueux semble se révéler impossible ; néanmoins, en ayant ce désir en tête, nous nous efforcerons de redoubler notre attention sur nos actes afin d'être plus gentil, plus altruiste, plus vertueux. Dès lors, ce n'est plus l'objectif final irréalisable qui importe, mais les réalisations intermédiaires qui en découlent et qui nous grandissent. [...]
[...] Nous pouvons par exemple désirer une chose impossible qu'est la dotation de pouvoirs surnaturels (immortalité, lire dans les pensées L'animal, n'ayant pas la conscience de soi, en serait incapable. Mais cette rêverie n'est-elle pas néfaste dès lors que nous la savons irréalisable ? En effet, désirer l'impossible, c'est se condamner à l'insatisfaction ; notre rêverie persistera dans notre imaginaire. Reprenons l'exemple du désir de la dotation de pouvoirs surnaturels : nous garderons en nous un sentiment d'impuissance, de désespoir, de manque. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture