L'homme est un être de désir. Puissance de négation et de transformation, de rêve et d'action, le désir est ce par quoi l'homme est ouvert à la dimension du possible et de l'imaginaire. Traçant des lignes de faille dans la plénitude du réel, il y introduit l'absence. Tour à tour destructeur et entreprenant, le désir met le monde en chantier : l'histoire de l'humanité est inséparable de l'histoire de ses désirs. Pourtant l'homme entretient avec lui des rapports difficiles et contradictoires. Toute une tradition religieuse et philosophique le stigmatise et le condamne. L'ascétisme par exemple, figure l'idéal d'une humanité enfin délivrée du désir et nous rappelle que si l'homme est attaché à ses désirs comme à l'expression de sa vie même, il est tout aussi pressé de s'en débarrasser et peut être habité par le plus paradoxal d'entre eux : le désir de mort, c'est-à-dire la mort du désir.
[...] Accepter la vie, jouir du présent, mais aussi savoir se contenter, tel est l'idéal d'une sagesse humaine à notre portée, la voie d'un bonheur possible fondé sur la paix intérieure et l'harmonie avec soi-même et la nature. Désir et besoin Toutefois, chercher à contenir le désir dans les bornes que la nature aurait posées, c'est le ramener au simple besoin. C'est cette confusion implicite qui rend inefficace, en tout cas problématique, toute morale du désir fondé sur l'impératif de la sobriété. Le besoin qualifie l'état dans lequel se trouve l'organisme lorsqu'il est privé de ce qui assure son fonctionnement. [...]
[...] On pourrait suivre ici l'analyse que fait Hegel du désir. Ce que vise en définitive tout désir, c'est à restaurer l'unité du moi avec lui-même. C'est pourquoi le désir, s'il porte d'abord sur des objets simplement vivants et sensibles, comme c'est le cas quand il se confond encore avec le besoin, ne peut s'en satisfaire, parce qu'ils sont fondamentalement étrangers. Ce n'est que lorsque le désir se porte sur un autre désir qu'il devient désir humain. Seul un désir humain, le désir de l'autre, peut confirmer mon existence comme existence humaine et lui confère un sens ou une valeur. [...]
[...] Le désir est-il production . A l'encontre d'une telle conception négative du désir comme manque, Spinoza voit au contraire, dans le désir une puissance positive d'affirmation de soi. Le désir est alors source de toute évaluation, la mise en relief du monde à partir des valeurs qu'il produit. Nous ne désirons pas une chose parce que nous jugeons qu'elle est bonne. C'est au contraire parce que nous la désirons que nous la jugeons bonne. Le désir n'est pas manque, ni le réel toujours en défaut par rapport à lui. [...]
[...] En effet, le désir nous entraîne parfois dans d'horribles souffrances, pensons par exemple au pauvre Quasimodo qui se meurt d'amour pour Esméralda dans le célèbre ouvrage de Victor Hugo Notre dame de Paris D'où vient que le désir puisse engendrer de telles pensées contradictoires ? Faut-il que nous désirions ? Qu'est-ce que le désir ? Nous est-il si nécessaire ? le désir comme imperfection Platon définit le désir comme le regret de la nature première de l'être humain, lorsqu'il contemplait le monde intelligible des Idées (Livre VII de la République), avant d'en être séparé. [...]
[...] Faut-il désirer ? Rappel L'homme est un être de désir. Puissance de négation et de transformation, de rêve et d'action, le désir est ce par quoi l'homme est ouvert à la dimension du possible et de l'imaginaire. Traçant des lignes de faille dans la plénitude du réel, il y introduit l'absence. Tour à tour destructeur et entreprenant, le désir met le monde en chantier : l'histoire de l'humanité est inséparable de l'histoire de ses désirs. Pourtant, l'homme entretient avec lui des rapports difficiles et contradictoires. [...]
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