La fiction se rencontre au sein de divers domaines. Qu'il s'agisse d'une fable, de peinture ou de rêves, elle se définit par l'action première d'inventer quelque chose ; elle relève de l'imaginaire. Faut-il alors lui reprocher d'être si peu réaliste, trop éloignée de la vérité ? Faut-il donc la condamner ? La condamnation se résumant au blâme, à la désapprobation d'un fait, voire à la suppression même d'une idée, devons-nous nous empêcher d'inventer ? Dans quelle mesure l'imaginaire peut-il être aussi nocif ? Que penser de la fiction, lorsque d'un côté des avancées culturelles en sont le fruit, et quand de l'autre, elle peut n'être que tromperie ?
Il est possible de percevoir la fiction comme complètement contraire à la vérité. Dans ce cas, c'est le mensonge qu'elle signifie, et cela peut être blâmé, puisque le mensonge est le désir de tromper. Or, le devoir de chaque Homme envers tout autre Homme est d'être véridique dans ses propos, et ce quelles que soient les circonstances.
[...] S'il est donc mal de s'opposer ainsi à la vérité, qu'en est-il lorsqu'il s'agit de l'imiter ? La volonté de s'en approcher est-elle tout aussi néfaste ? A cette question l'on répond par l'affirmative. En effet, imiter le réel revient à se limiter aux apparences, et comme l'affirme Platon, les apparences font violence à la vérité Effectivement, si nous nous intéressons à l'art, faire passer la copie pour le modèle revient à éloigner la recherche de la vérité. Ainsi, le peintre, en donnant à sa peinture l'apparence de quelque chose de véritable, trompe le public. [...]
[...] Les autres, dont l'intelligence et la raison ne sont pas assez puissantes, sont condamnables pour la faiblesse de leur esprit, soumis à cette fiction qu'est l'illusion. La fiction ne serait donc qu'infâmes mensonges et tromperies, ou encore preuve d'une faiblesse d'esprit méprisable qu'est l'illusion. Si l'illusion démontre bien le manque de volonté à trouver la vérité, ne peut- elle pas aider l'Homme à viser plus haut ? La fiction ne peut-elle pas représenter une échappatoire nécessaire à l'Homme ? La fiction peut alors s'avérer être le moyen de s'émerveiller, en découvrant de nouvelles choses, elle est alors profitable à l'Homme. [...]
[...] Être alors le contraire de la vérité représente-t-il une si grande importance ? La vérité, de par son manque de précision pour être reconnue de tous, de par le fait que la morale soit parfois préférable, et de par le fait que le désir à tout prix soit un danger, n'est pas forcément la valeur à défendre avant la fiction. La fiction trouverait alors sa place dans la société, quand la vérité n'est pas exigible. Bibliographie indicative Ricoeur Paul, Temps et récit tomes, Seuil, coll. [...]
[...] De plus, il n'existe pas de science sans émettre tout d'abord des hypothèses, des convictions. Chaque domaine repose d'abord sur des croyances, des fictions, et il serait prétentieux d'affirmer que, de nos jours, nous détenions toutes les vérités. Effectivement, quand nous nous en approchons, on ne les atteint pas nécessairement, mais nous progressons. Aussi, être aveuglé quelque temps par une idée fausse, une fiction, n'est pas néfaste, dans le sens où cela amène l'Homme à progresser dans sa recherche, et où nous nous rendons compte de notre idée erronée. [...]
[...] Faut-il condamner la fiction ? La fiction se rencontre au sein de divers domaines. Qu'il s'agisse d'une fable, de peinture ou de rêves, elle se définit par l'action première d'inventer quelque chose ; elle relève de l'imaginaire. Faut-il alors lui reprocher d'être si peu réaliste, trop éloignée de la vérité ? Faut-il donc la condamner ? La condamnation se résumant au blâme, à la désapprobation d'un fait, voire à la suppression même d'une idée, devons-nous nous empêcher d'inventer ? Dans quelles mesures l'imaginaire peut-il être aussi nocif ? [...]
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