On associe généralement le désir au plaisir. Désirer, c'est exister intensément en conformité avec notre nature profonde, puisque nous sommes essentiellement des êtres de désir.
Cependant, les sagesses antiques, nous invitent à nous méfier de nos désirs : ils seraient sources d'excès et de souffrance, et la seule attitude morale légitime serait d'essayer de les maîtriser, voire de les supprimer.
[...] Faut-il avoir peur de ses désirs ? Introduction : On associe généralement le désir au plaisir. Désirer, c'est exister intensément en conformité avec notre nature profonde, puisque nous sommes essentiellement des êtres de désir. Cependant, les sagesses antiques, nous invitent à nous méfier de nos désirs : ils seraient sources d'excès et de souffrance, et la seule attitude morale légitime serait d'essayer de les maîtriser, voire de les supprimer. Mais en quoi le désir est-il dangereux ? Et surtout, puisqu'il s'agit de nos propres désirs, n'y aurait-il pas contradiction à les craindre, dans la mesure où cela reviendrait à se craindre soi-même ? [...]
[...] Ne faudrait-il pas plutôt essayer d'en comprendre la nature ? N'est-ce pas le désir que l'homme se distingue des autres espèces, et notamment de l'animal ? S'il partage en effet avec l'ensemble des êtres vivants, des besoins vitaux, l'homme est le seul à ne pas en rester là, au seul assouvissement de ceux-ci, le seul à être capable de les transcender. On peut aspirer à la sagesse sans pour autant confondre sagesse et ascétisme. On peut aspirer au bonheur sans pour autant en passer par le sacrifice et la mutilation. [...]
[...] Je ne peux pas, dans le désir, être en paix avec moi-même, et, tiraillé entre le plaisir et la réalité, je ne peux que souffrir, souffrance accentuée par l'impuissance à le satisfaire et la culpabilité engendrée par la conscience d'enfreindre l'ordre moral. Comment dès lors ne pas avoir peur de ses désirs, et même, n'est-ce pas notre devoir de les craindre ? II. Quelle attitude faut-il adopter face au danger potentiel que représentent nos désirs ? L'affrontement L'ennui avec le désir, c'est qu'il se tient surtout au-dedans de nous. Faut- il avoir peur de soi-même et se fuir sans cesse? Ne vaut-il pas mieux affronter ses propres désirs, autrement dit affronter l'ennemi pour essayer de le vaincre ? [...]
[...] En quoi cela pourrait-il légitimer la peur ? Le symbolisme d'Eros, figure mythologique du désir, confirmé par l'étymologie du terme, nous donne des informations précieuses sur la nature du désir. Fils d'une mendiante, d'une miséreuse dont le nom même évoque le manque, la pénurie (Pénia) et d'un être de sang divin, puissant, inventif, capable d'ouvrir tous les passages (Poros), le désir (Eros) naît d'un métissage entre richesse et pauvreté. Son ascendance comme son origine étymologique - desiderare signifie l'absence d'une étoile marquent d'emblée la nature du désir du sceau de la contradiction. [...]
[...] Le cocher n'a pas, chez les hommes, à la différence des Dieux, la tâche facile, car l'un des deux chevaux, rétif et entêté, risque à tout instant de compromettre l'équilibre et de faire basculer l'attelage. Ce cheval rebelle est le désir qui veut prendre le pas sur la raison et décider à sa place de ce qui est désirable. Il appartient, dès lors à la raison, symbolisée par le cocher, de le maîtriser. Mais la tâche est rude, et ayant fort à faire, la raison doit s'armer de courage et faire appel à un coéquipier. [...]
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