Qu'est-ce que la modernité ? Qu'est-ce que le « classicisme » appliqués à la science politique ainsi qu'à la philosophie politique mais pas seulement car, comme tout système de pensée, la modernité politique découle d'une conception ontologique de l'homme, c'est-à-dire une définition de l'essence de l'homme.
Sans que nous sachions véritablement ce que cela signifie, nous nous savons hommes modernes en ce que nos sociétés contemporaines et je parle là des sociétés occidentales car, pour ne pas faire d'ethnocentrisme, il convient de rappeler que la modernité est un concept occidental, nous nous savons modernes donc car nous nous savons vivre dans des sociétés marquées par le droit, les droits de l'homme (deux notions qui ne vont pas forcément de paire) et par une organisation politique en Etat souverain.
[...] partant, les relations interindividuelles qui ne sont plus régies par des liens de féodalité puisque seuls les fonctionnaires spécialisés sont habilités à rendre justice, ces relations interindividuelles sont donc progressivement régies par le droit. quant à la norme suprême des sociétés modernes, il s'agit des droits de l'homme ; une notion corrélative à la notion de souveraineté. En effet, la souveraineté qui va à l'encontre des systèmes féodaux et impériaux, fonde le droit à la vie et à la sûreté qui reste le premier des droits de l'homme. I. [...]
[...] Les impasses philosophiques et pratiques de la modernité 1. L'historicisme ou la confusion entre réel et rationnel Il est ici intéressant d'évoquer les travaux de Léo Strauss, grand pourfendeur de la modernité philosophique, qui a cru déceler trois vagues dans la philosophie moderne qui la conduisirent dans cette impasse théorique qu'est l'historicisme et qui dissoudrait toute pensée politique. L'historicisme commencerait avec Machiavel qui inaugure la naissance du réalisme politique et trouverait sa meilleure incarnation, selon Strauss, dans la philosophie de Hegel qui opère la synthèse des conceptions précédentes en identifiant le devoir-être et l'être. [...]
[...] En effet, la Révolution Française qui, dans ses excès, a accouché de la Terreur, a en fait inauguré l'arrivée de l'idéologie en politique. Mais, la théorie heideggérienne du rapport modernité/totalitarisme est à mon sens, encore plus intéressante parce qu'elle souligne le désir de totalitarisme engendré par la modernité. En effet, Heidegger considère l'Etat totalitaire comme conséquence nécessaire du déploiement et de la domination de la technique car, selon lui, cette organisation politique est le stade ultime de la volonté exacerbée des hommes d'organiser la maîtrise et l'exploitation du Réel. [...]
[...] C'est donc là l'impasse la plus importante de la philosophie rationaliste moderne : elle conduit à l'historicisme le plus radical qui s'avère la négation même de la Raison et de la Vertu car c'est le succès en tant que pérennisation d'un mouvement historique qui devient le seul critère (immanent) de jugement de la Réalité ; Léo Strauss résume ainsi cet abandon de la politique : le cours du monde devient le Tribunal du monde Au final, dit Léo Strauss, la modernité a aboutit à l'abaissement de l'idéal politique dans la mesure où l'ordre providentiel [vient] à être considéré comme intelligible à l'homme aussi, la nature déchoit-elle de ce cosmos hiérarchisé, signifiant et finalisé propre aux théories classiques et, quant à la conscience humaine, elle cesse d'être réceptive, c'est-à-dire qu'elle cesse de chercher à organiser le réel même s'il la dépasse, pour devenir l'instrument de transformation d'une réalité essentiellement chaotique en un tout signifiant. La vision de l'homme comme maître et possesseur de la Nature est donc fondamentalement moderne. La nature qui était chez les grecs un étalon de référence auquel les hommes devaient se conformer et qui donc laissait la place au pouvoir inéluctable de la chance devient un matériau à peu près sans valeur qu'il convient de transformer à sa guise, industriellement notamment Le totalitarisme, bâtard de la modernité ? [...]
[...] Faut-il absolument être moderne ? La fortune est une femme qui peut être conquise si l'on use de la force. Machiavel. Qu'est-ce que la modernité ? Qu'est-ce que le classicisme appliqué à la science politique ainsi qu'à la philosophie politique mais pas seulement car, comme tout système de pensée, la modernité politique découle d'une conception ontologique de l'homme, c'est-à-dire une définition de l'essence de l'homme. Sans que nous sachions véritablement ce que cela signifie, nous nous savons hommes modernes en ce que nos sociétés contemporaines et je parle là des sociétés occidentales car, pour ne pas faire d'ethnocentrisme, il convient de rappeler que la modernité est un concept occidental, nous nous savons modernes donc car nous nous savons vivre dans des sociétés marquées par le droit, les droits de l'homme (deux notions qui ne vont pas forcément de paire) et par une organisation politique en Etat souverain. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture