Sens de l'histoire, conscience collective, société, Hérodote, enquête documentaire, connaissance rationnelle, interprétation historique, Emmanuel Kant, humanité, déterminisme, ruse de la raison, Hegel
L'histoire existe à travers une conscience collective qui représente ses liens avec le passé selon l'idée d'un devenir inéluctable qui l'entraîne vers un avenir différent. "Faire de l'histoire" est donc une enquête (histor en grec ancien) sur la logique objective qui mène des événements passés au présent et à la direction vers l'avenir que prend la société. Il faut par conséquent s'interroger sur le sens de l'histoire.
[...] L'homme ne fait pas l'histoire, il est dans l'histoire. Un individu ne peut agir sur une époque et sur les autres s'il ne réalise pas quelque chose qui dépasse infiniment les limites de ses actes et de sa conscience. Les hommes agissent, mais croient agir librement : ils sont la médiation d'une raison universelle qui se réalise à travers leurs actes. Hegel appelle ce phénomène la ruse de la raison , dans La Raison dans l'Histoire. Les passions humaines produisent quelque chose de grand dans le monde , mais à leur insu. [...]
[...] Braudel a défini l'objet de l'histoire dans La Méditerranée et le Monde méditerranéen à l'époque de Philippe II. Elle est une structure où s'intègrent trois niveaux de phénomènes et de rythmes temporels différents, interférant les uns sur les autres : une histoire quasi immobile , le rapport de l'homme à un milieu ; au-dessus , une histoire sociale ; enfin l'histoire événementielle qui n'est qu' une agitation de surface . C'est par cette articulation complexe des niveaux qu'une causalité historique peut apparaître. [...]
[...] La peut formuler un sens sur le passé, mais seulement après coup, comme pour et le philosophe, quand l'époque a épuisé toutes ses potentialités. Rien ne se répètera et aucune leçon n'est à tirer. Hegel pose la question : comment l'homme peut-il être inconscient naturellement de sa nature et de sa finalité, alors qu'il les réalise dans l'histoire ? Cette contradiction rend impensable que ce soit la conscience qui opère le passage d'une étape de l'histoire à une autre. La cause du passage est dans la raison du mouvement lui-même de l'histoire ; elle s'impose à lui indépendamment de sa volonté et d'un sens moral. [...]
[...] Ils sont acteurs et éléments d'une "totalité organique où interfèrent entre elles toutes les sphères multiples d'activités et de représentations sociales, dominées par la structure de production. Toute philosophie de l'histoire repose sur l'idée d'un sens qui oriente le devenir, ce qui ressemble à un moyen pour `expliquer l'ordre du monde qui nous entoure et la structure de la société' : pour Lévi-Strauss, c'est la définition de tout mythe (L'Anthropologie face aux problèmes du monde moderne). Sa question est donc de savoir si l'histoire n'est pas le mythe de nos sociétés qui croient au progrès de la conscience humaine. [...]
[...] L'histoire est une enquête à partir de documents Tout récit historique commence par une enquête sur les documents du passé ; or, l'historien doit exploiter impartialement et méthodiquement tous les documents. Mais comment savoir s'il a consulté toutes les sources ? Quelle hiérarchie établir entre eux ? Quelle valeur de vérité leur accorder ? Jusqu'où s'étend l'historique ? Les moyens d'investigation scientifique ont démultiplié le nombre de sources. Les historiens, comme Braudel, Febvre, Bloch, Leroi-Ladurie, ont montré que le déchiffrement pouvait porter sur le moindre détail des paysages, en passant par les techniques, les mentalités, le climat, etc. jusqu'au rapport des hommes à leur espace de vie. [...]
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