Après un essai de définition de la religion, ce document aborde en premier lieu la religion comme fondation des sociétés contemporaines, avant de s'interroger sur la perte d'influence des religions établies et l'apparition d'une religiosité plus diffuse. La religion et la sécularisation des sociétés, ainsi que la notion de laïcité, sont également des conceptions abordées en fin de document.
[...] II) Un réenchantement du monde ? Un constat s'impose : il paraît difficile de parler de retour du religieux, celui-ci n'ayant jamais définitivement quitté la scène. Toutefois, que cela soit sous le mode de l'hégémonie revendiquée (on peut citer ici les mouvements islamiques réclamant l'application de la charia, ou encore l'esprit de croisade solidement ancré dans les milieux de la droite religieuse aux USA ou de l'aspiration à une influence plus grande au sein d'un paysage institutionnel donné (c'est le cas au sein des démocraties européennes), on assiste à un réinvestissement par les religions de l'espace sociétal. [...]
[...] Or, cet acte, dans la perspective freudienne, est ce qui cimente et hiérarchise la communauté. Par ailleurs, l'institution religieuse a souvent historiquement été le référent suprême auquel toutes les autres devaient se soumettre et a alors eu comme fonction essentielle d'assurer la cohésion des sociétés. C'est là ce que démontre Emile Durkheim dans Les formes élémentaires de la vie 2 religieuse : la religion maintien et consolide les sociétés en assurant, par toute une série de procédures (les rites et cérémonies, affirmation d'un sens commun), le minimum de cohérence nécessaire à la survie collective. [...]
[...] A cet égard, la question de l'enseignement de l'histoire des religions dans les établissements scolaires est bien entendu au centre des controverses actuelles sur la place que l'on doit accorder aux différentes confessions dans l'espace public. En France, une étude a même été confiée sur le sujet à Régis Debray dont les conclusions ont été rendues publiques à travers un rapport qui fera date. Celui-ci ne propose certes pas de donner aux différentes confessions une place prééminente au sein de l'école de la République : il entend simplement restituer toute son importance à la généalogie spirituelle de l'Idéal démocratique contemporain en mettant sur pied un module obligatoire d'enseignement de l'histoire des religions dans le secondaire. [...]
[...] La religion étant le sujet par excellence à susciter des polémiques, il n'en est que plus indispensable de cerner la polysémie du terme. A la suite de Lactance, de Tertullien, les auteurs chrétiens se plaisent à expliquer le latin religio par les verbes ligare, religare, lier, relier. La religion serait donc un lien de piété et aurait pour objet les relations qu'elle entretient avec la divinité. Une autre origine du terme religio est signalée par Cicéron : legere, cueillir, ramasser ou religere, recueillir, recollecter. [...]
[...] III) Religion et sécularisation des sociétés A l'inverse d'une confusion fort répandue, laïcisation et sécularisation ne sont pas synonymes même si ces termes se recouvrent en partie. La première désigne une intervention de l'état impliquant que celui-ci soit émancipé de la tutelle d'institutions religieuses et/ou des raisons religieuses de l'action politique. Elle induit par conséquent une mise à distance institutionnelle de la religion dans l'espace public. Pour sa part, la sécularisation correspond à une diminution de pertinence sociale et culturelle de la religion en tant que cadre normatif, phénomène plus lié aux nombreuses interactions de la dynamique sociale qu'à une intervention directe du politique. [...]
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