« L'histoire naturelle » s'intéresse aux événements du vivant, une biologie qui dépasse le cadre de l'homme. L'homme n'est alors qu'une composante de l'histoire naturelle puisqu'il est contraint par son élément naturel et soumis à l'ordre de la nature. Mais par l'exercice de sa liberté, il dépasse cet ordre pour constituer sa propre histoire : l'histoire humaine. Lucien Febvre, précurseur de l'Histoire Culturelle définit alors l'histoire comme « un besoin de l'humanité, à chaque moment de son évolution, de chercher et mettre en valeur dans le passé les faits, événements, tendances qui préparent le temps présent, qui permettent de le comprendre ». Cette définition exclusive met en avant une histoire assujettie à l'homme : en sommes-nous les pions, ou la faisons-nous vraiment ? L'histoire comme relation continue des faits entraîne-t-elle l'homme dans la dynamique inconsciente établie par l'ensemble de son action ?
[...] En effet, par l'exercice de sa liberté, il dirige son action, action qui va avoir des conséquences sur un état postérieur . Cependant, il est nécessaire de distinguer l'Histoire comme une dynamique constamment à l'œuvre. Ainsi, peut-on réduire l'Histoire à l'étude de faits singuliers et d'acteurs particuliers ? Le discours historique est ainsi un moyen de modéliser la complexité du monde dans des faits qui font intervenir un nombre réduit d'acteurs, et où les forces en contradiction sont simplifiées dans leurs effets. Nous faisons constamment l'Histoire, non pas comme acteurs mais comme actants. [...]
[...] Lucien Febvre, précurseur de l'Histoire Culturelle définit alors l'histoire comme un besoin de l'humanité, à chaque moment de son évolution, de chercher et mettre en valeur dans le passé les faits, événements, tendances qui préparent le temps présent, qui permettent de le comprendre Cette définition exclusive met en avant une histoire assujettie à l'homme : en sommes-nous les pions, ou la faisons-nous vraiment ? L'histoire comme relation continue des faits entraîne-t-elle l'homme dans la dynamique inconsciente établie par l'ensemble de son action ? L'histoire comme discours consiste à raconter ce qui s'est passé, et en tirer des conséquences sur un état présent ou passé, expliqué par les faits antérieurs. En ce sens, l'histoire est un logos, mais est-il possible de se projeter au-dehors de cette histoire pour l'étudier ? Ainsi, en étudiant l'histoire, ne la refaisons-nous pas ? [...]
[...] Ainsi, Adam Smith, économiste du XVIIIe siècle, explique la dynamique d'une économie par la convergence des intérêts égoïstes de chaque agent économique : la dynamique économique générale prendrait une direction idéale pour le bien de tous car l'individu, ayant intérêt à se spécialiser, en dépendant de l'autre, contribue à l'accroissement de la richesse des Nations toutes entières. Or, selon les économises classiques, les intérêts des individus en la matière seraient de la même nature. C'est pourtant parce que les intérêts particuliers ne sont pas les mêmes que l'économie ne prend pas un sens bien défini. [...]
[...] Si l'histoire n'est pas réductible à un seul homme, peut-on vraiment modéliser l'histoire à partir d'hommes ayant eu une influence importante sur le cours des événements ? N'est-elle pas au contraire une aventure absurde ? Les hommes ont des desseins différents, des intérêts différents à mettre en œuvre dans l'histoire ? Les événements historiques prennent alors une direction hasardeuse, guidée non pas par une émulation collective, mais une direction autre, sur le modèle par exemple d'un produit scalaire en mathématiques. L'histoire comme discours n'est-elle pas alors réductible au cours fortuit des événements ? Dans quelle mesure l'homme est-il le support de l'effectivité de l'Histoire ? [...]
[...] Par ailleurs, l'histoire comme discours n'est-elle pas une re-création de l'Histoire ? En effet, l'homme est le principal actant de l'histoire, en ce sens nous faisons l'histoire. L'Histoire s'applique aux événements humains : l'action de l'homme a un impact sur un état postérieur aux faits établis. Toutefois, est historique ce qui a un impact important sur un groupe (par exemple une société) : on peut qualifier d'histoire un événement extra-ordinaire, non pas le résultat d'une force suprasensible mais bien de ce qui est unique, neuf en son genre. [...]
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