Mais quelle volonté ? Vouloir c'est chercher à modifier le monde parce qu'on le trouve insatisfaisant, pas assez bien. Vouloir c'est donc toujours semble-t-il chercher à atteindre quelque bien (...)
[...] Notre volonté demeure toujours législatrice (mal=subordination du mobile moral aux autres). Si c'est incompréhensible c'est parce qu'on pense le mal à partir du bien on ne peut donc parvenir alors à fonder le mal en raison et c'est ce que nous montre Kant L'impensable Retour à la figure de Don Juan, le bien n'est pas fondé en raison, seule la vérité mathématique peut l'être: Je crois que 2+2=4 et que 4 et 4 font 8 C'est une volonté de fonder en raison la morale qui conduit à une impossibilité de penser une volonté du mal cf. [...]
[...] Se rapprocher de Dieu c'est se détourner de l'ignorance donc se détourner du mal. Ce dernier n'est finalement qu'une privation puisqu'il n'est défini que négativement et c'est en ce sens qu'il ne peut y avoir à proprement parler de volonté du mal. La transgression de l'interdit n'est pas le mal puisqu'il n'y a transgression qu'à partir du moment où il y a encore ignorance de ce qui va être atteint, il n'y a en effet de désir que de ce qui n'est pas possédé de ce à l'égard de quoi il demeure une distance, de ce dont nous sommes séparé, ce qui est secret, c'est pourquoi ce n'est qu'en tant qu'il est secret que le mal peut attirer et non en ce qu'il est connu (on remarque que c'est l'interdit lui même qui conduit à définir le mal comme secret, sans l'interdit pas de secret ) c'est donc toujours par rapport au bien que le mal semble être défini comme son négatif avec un privilège immédiatement accordé au bien. [...]
[...] Lorsque le libre arbitre admet la loi dans sa maxime comme mobile, la Willkür devient Wille Cette distinction entre loi morale et maximes ne s'applique qu'aux êtres dont la volonté est imparfaite et n'est pas déterminée par la représentation du bien Kant distingue alors le penchant des dispositions: - le penchant définit ce que l'homme fait de lui même - les dispositions constituent: la possibilité de la nature humaine Le penchant doit nous être imputé, il est notre fait propre mais cette distinction s'attache avant tout à montrer qu'il n'y a pas de pensée possible d'une nature humaine mauvaise. On ne peut pas connaître le caractère intelligible d'un homme tel qu'il se manifeste dans ses effets sensibles. Mais surtout l'idée d'une faute héréditaire est contradictoire avec la liberté On rencontre alors le paradoxe d'une raison qui pose la loi morale et qui choisit pourtant une maxime contraire à la loi: On ne peut voir la liberté dans le fait d'un choix effectué contre la loi rationnelle . Le mal moral est inexplicable. [...]
[...] Derrière le mal il y a une volonté. En effet, qu'un homme ayant fait le mal, n'ait pas voulu faire de mal, et c'est comme s'il était presque disculpé: il n'y a pas de mal comme on dit communément. Mais quelle volonté ? Vouloir c'est chercher à modifier le monde parce qu'on le trouve insatisfaisant, pas assez bien. Vouloir c'est donc toujours semble-t-il chercher à atteindre quelque bien. Problème : Y a-t-il vraiment alors une méchanceté volontaire, peut-on donc vouloir le mal ? [...]
[...] Un animal politique et un animal a-politique, le meilleur et le pire, différent des autres animaux par sa raison et sa folie c'est à dire par la possibilité qu'il a de faire le mal et de nier autrui, de nier l'humanité en sa personne, comme en celle d'autrui. l'homme cet animal qui porte en lui la possibilité de sa propre négation. Conclusion Si une pure volonté du mal est insupportable pour la raison, voilà sans doute pourquoi elle nous parait impensable. Mais dire qu'elle est impensable ne signifie pas pour autant qu'elle soit impossible c'est peut être cela que le travail non de la pensée conceptuelle mais de la représentation s'attache à nous mettre en scène. [...]
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