Le fruit de la vie désigne d'abord la fertilité de la vie. Mais cette fertilité présente une ambigüité : elle peut signifier d'une part la propriété essentielle de la vie. Pourtant si on déporte la notion de vie de sa sphère générique vers la sphère individuelle, la vie étant fertile, toute vie doit être fertile pour être une vie. Mais bien plus encore, le fruit de la vie désigne également tout ce que la vie peut produire, la vie ne produit pas que de la vie : elle peut également produire un travail, des oeuvres : la poétique chez Aristote. Le fruit de la vie désignerait donc l'actualisation d'une puissance. Cependant, les oeuvres d'une vie n'ont pas le même sens lorsqu'il s'agit d'oeuvres de chair et d'oeuvres de l'âme (cf. Platon - Le Banquet) (...)
[...] De plus, selon Spinoza, on crée des valeurs par nos désirs. De même chez Guyot : principe d'une morale immanente. Le fruit de la vie n'est donc pas la finalité, mais l'expression de cette essence créatrice de la vie. Le fruit de la vie est donc inséparable d'une logique immanente. Il n'y a donc pas pour Guyot d'extériorité, il n'y a pas autonomie du fruit de la vie : le fruit de la vie est l'expression même de la vie. [...]
[...] Le fruit de la vie exprimerait aussi la logique évolutive de la vie en même temps que sa régression car le fruit ne nourrit pas ce qui l'a engendré mais épuise ce qui l'a engendré. L'expression apparente d'évolution serait contrariée par le déficit d'extension. Le fruit consiste donc à réduire l'extension de la vie. Il y aurait un épuisement de la vie puisque deux entités sont requises pour n'en produire qu'une. Le fruit DE la vie est équivoque : le fruit désigne-t-il un fruit constitutif de la vie ou un fruit qui se rapporterait de manière contingente à la vie. [...]
[...] Problématique : comment le fruit de la vie est la manifestation d'un principe d'individuation dans un mécanisme de procréation ? Le fruit de la vie individué et indivisible est-il de la vie en ce qu'il participe et la prolonge de manière immanente, ou est-il de la vie en ce qu'il en procède pour s'en détacher en un processus créateur d'individualité finalisé de manière autonome et selon une transcendance ? Plan : si le fruit de la vie est l'expression d'un élan vital de persévérance et de prolongation, il révèle aussi, en opposition à la fécondité de la vie, un substitut à la génération, selon un mécanisme de compensation. [...]
[...] Le Fruit de la vie Le fruit de la vie désigne d'abord la fertilité de la vie. Mais cette fertilité présente une ambigüité : elle peut signifier d'une part la propriété essentielle de la vie. Pourtant si on déporte la notion de vie de sa sphère générique vers la sphère individuelle, la vie étant fertile, toute vie doit être fertile pour être une vie. Mais bien plus encore, le fruit de la vie désigne également tout ce que la vie peut produire, la vie ne produit pas que de la vie : elle peut également produire un travail, des œuvres : la poétique chez Aristote. [...]
[...] Nous accueillons la vie après la naissance comme une vie, promesse d'autonomie, principe d'individuation. Ainsi, la transcendance ne prolongerait pas la vie de manière mécanique. Ce rapport d'extériorité nous apprend que la vie peut se démultiplier et se manifester par une puissance d'autonomisation. Le mécanisme de reproduction renvoie à l'origine même de la vie. Mais le fruit de la vie ne renvoie pas qu'à cette reproduction. En effet il y a une différence entre reproduction (mécanisme initial) et procréation (phénomène de génération pouvant être volontaire et se caractérisant par l'individuation de son produit). [...]
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