Spinoza, Leibniz, fonction thérapeutique, liberté d'expression, La Bruyère, Goodman, Merleau-Ponty
Chez Spinoza, l'idée adéquate est l'idée qui est conforme à son objet. Il n'y a qu'une substance, qui est Dieu. Cette substance a une infinité d'attributs, et on n'en connaît que deux : l'étendue et la pensée. Lorsque les idées dans notre esprit sont conformes aux choses, elles sont adéquates et non acquises. Si en revanche, les idées sont non-conformes aux choses, elles ne sont pas adéquates. Dans la passion, on est
passif et on reçoit les objets extérieurs par le billet des affections du corps. Le seul remède contre les passions est de devenir actif, et donc d'avoir une idée claire et distincte, d'avoir une idée conforme à son objet - et qui est donc adéquate. Il n'y a pas de différence entre les idées vraies et les idées adéquates.
[...] Le dialogue se noue entre la pensée des linguistes et la réflexion de Merleau-Ponty. Dans la langue, il n'y a que des différences, sans termes positifs. Le sens, la pensée, naît dans le jeu de l'articulation des différences entre les signes. Il n'y a pas de langue supérieure aux autres. Toute expression est parfaite dans la mesure où elle peut être comprise sans équivoque. Une interprétation commune de la référence saussurienne. Tout est hasard et en même temps, tout est rationalisé à l'intérieur de la langue. [...]
[...] L 'expression artistique est une rébellion, une révolte. Goodman : La représentation ne relève pas de l'imitation. Dans le cas de l'expression, la référence va du prédicat à l'image. L 'image est littéralement grise mais métaphoriquement triste. Une métaphore est une comparaison dans laquelle on a supprimé le comme. Ce qui est exprimé est métaphoriquement examplifié. Goodman milite en faveur d'une objectivité de l'expression, qui ne soit pas réduite à un sentiment particulier, à un avis particulier, émis par un sujet singulier. [...]
[...] On peut suggérer l'expression, avec un minimum de moyens. On peut utiliser l'expression métaphorique : une expression peut nous paraître particulièrement vive aujourd'hui alors qu'au moment où elle a été peinte ou sculptée, elle correspondait à une sensibilité moyenne de l'époque. Les facteurs émotionnels ne jouent pas à sens unique dans l'oeuvre d'art, puisqu'ils peuvent donner lieu à une oeuvre en accord avec eux et à une oeuvre en opposition avec eux. Dans l'oeuvre, l'artiste entend exprimer quelque chose du monde ou de la nature. [...]
[...] L 'expression, loin de contribuer à la formation du lien social, contribue à l'empêcher. Dans les relations ordinaires, Alain préconise l'inexpressivité. L 'expression nous renverrait du côté de la bestialité, voire de l'animalité. On parle pour être compris, et plus on s'exprime clairement, plus on a de chances d'être compris. Ici, l'adverbe est plus important que le verbe : on met l'accent sur clairement pour qu'il n'y ait plus d'équivoques et que l'on soit compris. L 'expression est centrée sur le sujet qui s'exprime. [...]
[...] Les larmes expriment le chagrin, les coups de poings expriment l'irritation et la colère, un tableau exprime la désolation d'un paysage ou au contraire le calme, la paix, et l'harmonie d'un paysage. De fil en aiguille, on s'aperçoit que l'on peut exprimer une chose par une autre : une chose peut être un signe qui renvoie à une autre chose. S'exprimer, ce n'est pas la même chose qu'exprimer. On peut partir des modalités les plus simples de l'expression, pour montrer à quel point elles se complexifient. [...]
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