L'expérience est généralement tenue pour une valeur. Elle donne à son détenteur une capacité à effectuer certaines opérations avec plus de rapidité et d'efficacité que celui qui en est dépourvu. L'expérience est donc associée à l'idée d'un savoir toujours disponible. Il est toutefois légitime de s'interroger sur la nature exacte de ce mode de connaissance.
Quelle est l'étendue exacte de son domaine ? Peut-on démontrer quoi que ce soit par expérience ? Reconnaissons d'emblée que la définition de cette notion est plus vague qu'elle ne le semble au premier abord. Y a-t-il un point commun entre le fait de se méfier du verglas et une expérimentation conduite en laboratoire ? La relation de l'expérience à la démonstration doit donc être éclairée.
[...] Cette éventualité existe mais un peu d'attention nous prouve que la chose est plus subtile. Nos actes quotidiens lire, écrire, tenir compte des obstacles dans nos déplacements ont été acquis ; Hegel n'hésite pas à dire que même la position droite et la marche relèvent de l'habitude. De plus, il ne faut pas croire que l'expérience soit bornée à une seule série d'opérations. Le savoir-faire permet de jauger un ensemble de situations car l'homme d'expérience compare, extrait des ressemblances et se donne ainsi les moyens d'anticiper. [...]
[...] L'expérience peut-elle démontrer quelque chose ? L'expérience est généralement tenue pour une valeur. Elle donne à son détenteur une capacité à effectuer certaines opérations avec plus de rapidité et d'efficacité que celui qui en est dépourvu. L'expérience est donc associée à l'idée d'un savoir toujours disponible. Il est toutefois légitime de s'interroger sur la nature exacte de ce mode de connaissance. Quelle est l'étendue exacte de son domaine ? Peut-on démontrer quoi que ce soit par expérience ? Reconnaissons d'emblée que la définition de cette notion est plus vague qu'elle ne le semble au premier abord. [...]
[...] Toutefois, elle ne peut établir que ce qui s'est produit se reproduira nécessairement. Il ne faut donc pas la prendre pour une science démonstrative En effet, l'induction est fragile. Elle repose sur la concordance d'un grand nombre de cas qui nous fait croire que la prochaine fois sera semblable aux précédentes. Mais cette habitude n'implique pas une connaissance des causes qui produisent les phénomènes. Elle n'est donc qu'une ombre du raisonnement ou qu'une connexion d'imagination Leibniz souligne à ce propos que des hommes fameux furent abusés par leur expérience car ils ne virent pas que la situation avait des mobiles très différents de ceux qu'ils connaissaient. [...]
[...] Est-ce assimilable à une démonstration ? Une réponse positive paraît envisageable dans la mesure où nous avons dans les deux cas un raisonnement hypothético-déductif. Platon note que le géomètre est obligé d'admettre des axiomes ou des principes premiers indémontrables. Aucune démonstration n'est complète. Le savant qui expérimente est également dépendant de ses hypothèses et les variations réglées qu'il pratique sur ce qu'il étudie donne à son résultat une rigueur incontestable. Il nous semble que la force ultime de l'expérimentation vient surtout de sa capacité à se questionner pour mettre à l'épreuve ses conclusions. [...]
[...] Or l'examen lui révéla une quantité bien supérieure à celle qu'il constatait d'habitude. Il refusa de tenir ce fait pour un accident et recommença ses évaluations en notant soigneusement les intervalles de temps. Il lava un grand nombre de foies et s'aperçut que le sucre était revenu le jour suivant. La répétition de ses expérimentations et la constance des résultats lui permirent de dire que le foie produisait du sucre et ne se contentait pas de le stocker. Cet exemple montre qu'il est possible de découvrir les causes de certains phénomènes. [...]
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