expérience, connaissance, expérience sensible, philosophie empiriste, opération inductive
Dans le langage commun, on trouve de nombreuses expressions utilisant le terme d'expérience : on peut ainsi dire d'une personne qu'il est « un homme d'expérience » ; lorsqu'un enfant agit de façon parfois imprudente, certains diront qu'il lui faut « faire sa propre expérience » ; on peut parler d'un événement comme une « bonne » ou « mauvaise expérience ». On voit ainsi que, dans la conscience commune, expérience est synonyme de connaissance : mais que recouvre cette notion d'« expérience » ?
[...] PHILOSOPHIE DISSERTATION L'expérience instruit-elle ? Dans le langage commun, on trouve de nombreuses expressions utilisant le terme d'expérience : on peut ainsi dire d'une personne qu'il est un homme d'expérience ; lorsqu'un enfant agit de façon parfois imprudente, certains diront qu'il lui faut faire sa propre expérience ; on peut parler d'un événement comme une bonne ou mauvaise expérience On voit ainsi que, dans la conscience commune, expérience est synonyme de connaissance : mais que recouvre cette notion d'« expérience ? [...]
[...] et c'est en cela que les empiristes lui accordent un total crédit. Ainsi, reprenons l'exemple de Hume : si je trouve une montre sur une île déserte, expérience première, je peux en induire qu'un homme est déjà venu sur cette île. Or, la montre n'est que l'effet, et je n'accède à la cause par induction, et cette cause est choisie comme étant la plus probable. Cette probabilité est déterminée par expérience, qui se définit alors comme un ensemble d'expériences : Stuart Mill a théorisé le raisonnement par induction, en décrivant quatre méthodes : celle des concordances, des différences, des résidus et des variations concomitantes, qui recouvrent tous les cas possibles d'induction. [...]
[...] Dans la pensée cartésienne, seule la théorie a valeur de vérité, et elle n'est accessible que par la raison : cette faculté suprême se veut d'être le moyen d'accès à la connaissance de l'objet, si bien que moins l'objet aura de réalité sensible, plus il sera connaissable. Mais un objet simplement pensable est-il connaissable ? Y a-t-il identité entre ces deux notions ? Kant montre alors que la raison peut s'illusionner elle-même, et que la connaissance ne peut porter que sur un objet phénoménal, c'est-à-dire sensible : il écarte ainsi du champ de connaissance les objets seulement pensables, métaphysiques. L'objet phénoménal parvient en désordre au sujet, l'être de raison, qui doit alors utiliser son entendement pour ordonner ce divers sensible qu'il reçoit. [...]
[...] On voit ici que l'expérience scientifique, en utilisant l'empirisme comme mouvement initial, la dépasse, et nous permet de nous rapprocher davantage d'une connaissance vraie. Cependant, si la science vise à produire des lois universelles et nécessaires à travers le principe du Déterminisme, savoir pour prévoir, prévoir pour agir selon Auguste Comte, on se rend compte de nos jours que les théories, au cours du temps, sont sans cesse modifiées ou remises en cause : une théorie n'est vraie que tant qu'elle n'a pas été démontrée, sinon erronée, du moins incomplète. Comment alors concilier savoir et expérience ? [...]
[...] L'expérience est donc dépassée par la raison dans la voie de l'accès à la connaissance : la faculté suprême, et elle seule, permet d'apporter une connaissance vraie, un savoir. Nous avons donc vu que l'expérience est multiple : l'expérience sensible, première, est en elle-même une première forme de connaissance, mais trop incomplète pour être suffisante. L'expérience scientifique fait appel au raisonnement : elle produit des théories, des lois universelles, et en ce sens, elle est plus instructive que l'expérience sensible. [...]
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