Depuis le mois d'octobre dernier, on assiste en Israël et dans les territoires palestiniens à une seconde Intifada. Certains revendiquent le caractère saint de cette guerre des pierres. Par ailleurs, un mouvement palestinien se nomme 'le Djihad islamique', il est certes terroriste, mais en appelle à une notion religieuse, et réclame la réparation d'une injustice. Cette dernière est l'un des caractères de ce que l'on appelle la guerre juste, mais celle-ci résulte d'un mélange de notions profanes et sacrées. Au nom de quelle justice peut-on être prêt à faire la guerre ? Au nom de quoi peut –on justifier des actes de violence ?
[...] - Le principe de publicité légitime la guerre juste dans la mesure où les autorités légitimes sont seules habilitées à déclarer la guerre. Mais quid des guérillas, des guerres civiles motivées par une cause juste ? - Le principe selon lequel le coût de la guerre ne doit pas être supérieur à ses bénéfices. Corollaire à cette maxime, on peut voir la volonté et la nécessité de négocier, avec l'obligation de faire un plan de guerre qui amène la paix, sous la tutelle d'une autorité légitime. [...]
[...] Au sens défini par les théoriciens chrétiens, oui, parce que chacun a la conviction d'avoir la puissance divine de son côté. Comme Voltaire l'écrivait dans Candide. Au sens moderne, non, parce que la guerre juste répond à d'autres motivations que religieuses. Bibliographie Just and Unjust Wars, a moral argument with historical illustrations, Michael Walzer Histoire de la guerre sainte, Jacques G. [...]
[...] La guerre est juste parce qu'elle répond à un ordre divin. Or, la guerre est source de péchés et d'injustice, si l'on se référence au Commandement cité auparavant : Tu ne tueras point. Thomas d'Aquin renforce cette justification en lui soumettant trois conditions : l'autorité du prince ne peut faire défaut ; la nécessité d'une cause juste ( par exemple, la réparation d'une injustice), l'intention droite. Ces conditions ne l'empêchent pas de justifier les actes des Croisades contre les Musulmans ou les cathares, dans la mesure où il apparaît à ses yeux que tous ceux qui ont offensé Dieu ou qui refusent de se convertir doivent être châtiés. [...]
[...] Ainsi, même sous couvert d'une application des principes de la théorie néo- libérale, qui suppose qu'un ordre international est régi par un système de valeurs communément accepté par ses membres je pense ici à l'Organisation des Nations Unies, bâtie sur sa Charte et la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme les considérations d'intérêts demeurent. Même une intervention dûment motivée par une cause juste, le maintien ou l'extension de la puissance reste sous-jacente à l'intervention. Sans s'étendre sur les questions géopolitiques, géostratégiques ou même géo-économiques, on peut relever d'une ingérence à deux vitesses. [...]
[...] Exemple : la Guerre du Golfe. Or, ce dernier recours s'oppose au principe clausewitzien d'escalade de la guerre sans limites. Par ailleurs, cet exemple de la guerre du Golfe ramène à la justification de Cicéron, une agression a été perpétrée contre un Etat allié, membre de la communauté des Etats formant les Nations Unies. Dans ce cadre où les motivations d'une guerre peuvent apparaître justes, peut-on pour autant justifier les actes ? En revenant à Clausewitz, la guerre est sans limites, et peut être totale, avec son lot d'actes de violence, en partant du principe qu'il me faut anéantir l'ennemi avant que ce dernier ne m'anéantisse. [...]
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