Il semblerait au premier abord qu'il existe un besoin de religion ce qui revient à dire que la religion est quelque chose d'indispensable à l'homme dont il ne peut se passer pour vivre, on peut entendre ici par religion un système de croyances et de pratiques fondées sur la relation à un Être suprême, à un ou plusieurs dieux, à des choses sacrées ou à l'univers. Donc la religion ne pourrait être dissociée de l'homme au vu de son caractère impératif.
Or, dans la société française 28% des personnes se disent « sans religion » on pourrait donc penser que l'homme peut se détacher de la religion pour vivre, par ailleurs le 9 décembre 1905 la France est devenue officiellement laïque et n'a pas pour autant sombré dans la misère et la pauvreté. Donc, il semblerait que les hommes et même les Etats puissent se détacher de la religion sans pour autant dépérir.
[...] Donc, il y a bien un déclin des religions mais pas du religieux. Comme nous l'avons vu dans les précédentes parties, la religion permettait aux hommes dans les sociétés traditionnelles de se dépasser en leur assignant des valeurs, et en fixant aux hommes des règles de vie concrètes, en les obligeant à respecter l'ordre social de la tradition et en les protégeant de l'angoisse du non-sens de la vie, les religions peuvent imposer une idée fixe qui se transformera en idéologie, ce qui pervertira la vérité en la transformant en superstition et ce qui pourra entraîner une intolérance et une montée de la violence. [...]
[...] Donc, il peut y avoir un besoin de religion pour avoir des réponses sur des questions métaphysiques que craignent les gens telles que la mort ou bien les phénomènes naturels inexpliqués. Lorsque l'enfant est petit, il est protégé par son père et dans cette quête de la protection il désire être protégé par un être encore plus puissant lorsqu'il devient adulte, c'est alors qu'il trouve une réponse en la personne de Dieu par l'intermédiaire des religions, ces religions permettent d'apaiser l'angoisse humaine et évite les frustrations dues à un monde extérieur dangereux. [...]
[...] Mais il faut également ajouter que plus la société humaine se développe moins elle a besoin d'un référent divin et c'est ce qu'explique Comte en évoquant plusieurs états suivant nos connaissances, mais que l'homme a toujours eu besoin quelque soit son stade d'évolution de références transcendantes. Il instaure ainsi une religion de l'Humanité qui fait perdurer l'idée d'un Dieu malgré le développement de la science. Mais, au cours du XXe siècle les hommes ont pu voir durant toutes les guerres que la science pouvait être plus destructrice que la religion et c'est ce que note Touraine en disant que le progrès n'est plus un garant métasocial tout comme Dieu. [...]
[...] Peut-on concevoir une société se développant sans religion et donc basée sur la culture ? Et finalement, la religion de nos jours ne s'apparenterait-elle pas plutôt au désir ? Les cérémonies religieuses qui rythment la vie des fidèles permettent de réunir la population et ainsi de former un ensemble uni et soudé, on peut donc dire que la religion a un rôle de socialisation qui permet aux individus de s'intégrer à la société, et c'est ce que note Durkheim dans Les formes élémentaires de la vie religieuse. [...]
[...] Ainsi l'homme pourrait se passer de la religion. Dans nos sociétés modernes, la religion a perdu sa prédominance pour plusieurs raisons, premièrement parce que les grandes religions sont basées sur des textes, mais il faut les interpréter et cela est fait par des hommes qui peuvent y mettre des intentions personnelles ce qui peut se révéler dangereux, à ce propos le Baron d'Holbach dira dans L'esprit du clergé La Bible est un livre si diversifié que les enthousiastes et les fourbes peuvent y puiser tous les matériaux nécessaires pour appuyer leurs extravagances ou leurs projets dangereux ; deuxièmement parce que les religions révélées par des prophètes et ces derniers sont avant tout des hommes, donc on ne peut pas être totalement sûr de la véracité de leurs paroles et que ces croyances soient des vérités divines ; puis finalement parce que les religions peuvent s'opposer à la raison, ce qui leur fait perdre toute légitimité. [...]
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