Dans cette dissertation, nous nous penchons sur l'acte de s'excuser et ce qu'il implique sur la notion de responsabilité. Pour ce faire, nous nous intéressons aux cas des excuses sincères, puis non sincères. Quelles significations philosophiques ont ces actes tellement proches mais pourtant si différents ?
[...] Finalement, qu'y-a-t-il de certain à propos de l'acte de s'excuser ? Comme nous l'avons vu, il s'agit d'un énoncé performatif, d'un ensemble de mot qui a la plupart du temps valeur d'acte. Cet acte possède deux niveaux : le premier individuel, le second social. A chacun de ces niveaux se rattache une responsabilité. S'excuser, c'est donc effectivement prendre ses responsabilités, mais le niveau de celles-ci dépend de l'individu et du contexte. La valeur que l'on attachera à des excuses variera largement en fonction de la vision de la responsabilité que l'on a. [...]
[...] Dès lors, il apparait pertinent de se demander dans quelle mesure s'excuser revient à endosser sa responsabilité. Nous nous pencherons sur deux cas de figure. Dans le premier, nous nous interrogerons sur les mécanismes philosophiques qui se mettent en place lorsque les excuses sont sincères : lorsque la responsabilité est pleinement endossée, avec tout ce que cela implique. Dans le second, nous verrons le cas contraire, c'est-à-dire lorsque les excuses ne sont effectuées que par contrainte sociale : nous verrons qu'ici aussi, la responsabilité est endossée, mais d'une manière différente. [...]
[...] Puisque s'excuser est un acte, en quoi consiste-t-il exactement ? D'après le Larousse, le verbe s'excuser regroupe les différentes formes de politesse utilisées pour présenter ses excuses, demander pardon, reconnaître sa propre faute ou encore exprimer ses regrets. Le mot excuse, quant à lui, possède plusieurs sens différents, mais sous sa forme de verbe pronominal, c'est à cette première définition qu'il renvoie. A priori donc, s'excuser implique une remise en question personnelle, une introspection parfois courte et aisée, parfois profonde et douloureuse, ce qui présente un intérêt psychologique autant que philosophique. [...]
[...] Deux situations peuvent alors exister. Il est possible que l'individu considère que les actions concernées relevaient de sa volonté, qu'elles étaient sous son contrôle. Par exemple, si je vole le portefeuille de quelqu'un, avant de changer d'avis, de lui rendre et de m'excuser, j'ai exercé mon libre arbitre d'une mauvaise manière dans un premier temps, avant de tenter de corriger cela. Ce genre de situation se rapproche du volitionnisme. En revanche, si les actions fautives de l'individu n'étaient pas sous son contrôle direct, cela évoque l'attributivisme. [...]
[...] Le professeur le voit et le force à s'excuser. Les excuses sont faites, l'énoncé performatif est accompli, pourtant l'élève ne regrette pas forcément. Il cède à la contrainte. Il refuse d'assumer sa responsabilité morale individuelle, mais l'endosse pourtant aux yeux des autres, puisque les excuses sont faites. Parfois, la remise en question est trop douloureuse, car elle implique de déconstruire ce que l'on prend pour acquis et de regarder ses erreurs dans les yeux. Lorsque des excuses sont présentées sous la contrainte, l'individu n'en ressort pas changé, puisqu'il a refusé, sous la contrainte des mécanismes de préservation de son cerveau, de se remettre en question. [...]
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