Au début du vingtième siècle, la découverte freudienne va révolutionner la conception que la philosophie classique se faisait de l'homme et infliger à l'humanité "la troisième blessure narcissique" de son histoire. En effet, cette idée d'inconscient va remettre en question la toute puissance de la conscience en soutenant que "le moi n'est pas maître dans sa propre maison". Or ceci pose un problème sur le plan moral : cela peut amener à penser que le sujet conscient, manipulé par des forces qui lui échappent, pourrait ne pas être responsable de ses choix et de ses actes (...)
[...] L'inconscient est-il une excuse ? Introduction Au début du vingtième siècle, la découverte freudienne va révolutionner la conception que la philosophie classique se faisait de l'homme et infliger à l'humanité la troisième blessure narcissique de son histoire. En effet, cette idée d'inconscient va remettre en question la toute puissance de la conscience en soutenant que le moi n'est pas maître dans sa propre maison Or ceci pose un problème sur le plan moral : cela peut amener à penser que le sujet conscient, manipulé par des forces qui lui échappent, pourrait ne pas être responsable de ses choix et de ses actes. [...]
[...] Mais cette idée ne résiste pas à l'examen, ni à l'étude de l'inconscient freudien (dont elle n'est qu'une mauvaise vulgarisation), ni à l'exigence morale qui nous caractérise en tant que sujets conscients (nous devons respecter la personne humaine). L'inconscient n'est pas une force obscure qui nous gouvernerait à l'issu de notre conscience car ce serait la fin de toute morale et par suite l'impossibilité de vivre en paix avec les autres. Nous devons réfléchir avant d'agir et assumer nos actes sans nous chercher de fausses excuses. [...]
[...] Est-ce bien, est-ce mal ? C'est une question qu'il ne peut jamais éluder. Sinon c'est de l'inconscience, une faute morale dont il est entièrement responsable. Il s'agit donc de refuser les mythes dangereux que le concept d'inconscient mal compris pourrait véhiculer, notamment celui de notre irresponsabilité. Nous sommes des êtres responsables, nous avons des droits certes mais aussi des devoirs que nous ne devons jamais oublier car ils sont la contrepartie des premiers. Nous ne pouvons masquer notre inconscience en nous réfugiant derrière l'inconscient. [...]
[...] D'abord, parce que les forces inconscientes du ça subissent une censure inconsciente, elle aussi, celle du sur-moi. Le sur- moi est constitué par l'éducation que le petit enfant asocial et pervers va recevoir. Le sur-moi est l'intériorisation des exigences et interdits de la société dans laquelle on vit. Il est acquis par le biais de l'autorité parentale (l'enfant obéit pour être aimé) puis par le biais des éducateurs (l'enfant scolarisé doit être capable de vivre avec les autres). Le sur-moi constitue un juge qui réprime et refoule tout ce qui est inconvenant ou intolérable. [...]
[...] Mais, cette thèse d'un inconscient tout puissant, auteur de nos actes est-elle acceptable ? Non, nous dit Alain c'est une mauvaise vulgarisation qui a fait de l'inconscient, un autre moi (caché celui-là) maître de nos actes. Le voir ainsi ne résiste pas à l'analyse, c'est une erreur, une méconnaissance de ce qu'est l'inconscience. Revenons donc à la théorie freudienne pour discerner ce que veut vraiment produire l'inconscient. Quand il nous apporte des preuves de l'existence de l'inconscient, Freud invoque chez l'homme sain, les rêves (exutoires de l'inconscient), les actes manqués (les petits ratés dans la vie de tous les jours, comme les lapsus, erreurs, oublis, maladresses, etc . [...]
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