Est-il exact d'affirmer que les Grecs de l'Antiquité ont "découvert" la démocratie ?

Résumé du document

Nous devons beaucoup aux Grecs de l'antiquité, voire la majeure partie de notre vocabulaire politique actuel. De l'anarchie et de la démocratie à la politique elle-même. Pour un ancien démocrate grec (de toutes les allégeances), tous nos systèmes démocratiques modernes seraient considérés comme oligarchiques. J'entends par là la règle de et par - si ce n'est nécessairement ou expressément pour - le petit nombre, par opposition au pouvoir ou au contrôle du peuple (demo-kratia). Il convient donc de questionner le réel apport des grecs à notre démocratie, ainsi que les conditions de sa réalisation.

Extraits

[...] Dans le même temps, cela laisse plus de temps aux citoyens pour s'adonner à des occupations utiles pour la société. Démocratie directe ou représentative Les formes de gouvernement directes et représentatives, les élections proportionnelles et majoritaires, la limite d'âge des droits des citoyens, la taille des circonscriptions et les frontières qui les séparent, sont autant de questions qui, une fois tranchées, fausseront la structure constitutionnelle contre l'alternative rejetée. Une fois la démocratie représentative constituée, il n'y a plus de libre choix entre gouvernement représentatif et gouvernement direct puisqu'un conflit politique à ce sujet sera résolu selon les mêmes procédures représentatives que l'une des parties au conflit soutient et l'autre rejette. [...]

[...] Conclusion Si nous percevons aujourd'hui les limites de la démocratie représentative, il faut bien comprendre que celles-ci sont contingentes à la structure de notre société, et non à la démocratie représentative en elle-même. C'est la recherche de l'utilisation optimale de chaque sujet qui a façonné nos démocraties à la fois procédurales et représentatives. L'optimum sociétal est atteint au prix de la participation directe. En d'autres termes, la démocratie directe est naturellement limitée à la capacité des sujets à l'investir. Plus une société progresse, plus elle spécialise ses sujets, et moins ceux-ci peuvent participer activement à la sphère politique. [...]

[...] De plus, et même s'il est raisonnable de leur attribuer l'application des premiers grands principes démocratiques, il n'est pas souhaitable de vouloir revenir vers cette forme d'organisation. La démocratie directe, qui n'a pas survécu plus de 186 ans à Athènes, a elle-même été rejeté par les grecs. Au moment de la fondation de la République états-unienne, quels furent les problèmes principaux envisagés par les penseurs politiques de l'époque ? Introduction Trop souvent, les débuts de l'histoire américaine sont décrits comme une marche inévitable, les États-Unis passant progressivement d'une collection divisée de colonies indépendantes aux États-Unis. [...]

[...] On peut arguer que c'est de cette saine confrontation qu'a pu naître un consensus démocratique dans son essence même. Équilibre et partage du pouvoir En vertu des articles de la Constitution, le Congrès national avait d'abord des pouvoirs très limités et ne pouvait exercer la plupart de ses fonctions gouvernementales qu'avec l'approbation de la majorité des États. Pour combler ce problème d'immobilisme, l'un des principes fondamentaux de la Constitution des États-Unis fut de rechercher l'équilibre et la séparation des pouvoirs entre les trois branches du gouvernement : la branche législative, à savoir le Congrès des États-Unis, le pouvoir exécutif qui est dirigé par le président, et le pouvoir judiciaire, qui interprète le droit à tous les niveaux et règle les différends juridiques concernant le sens et l'application du droit. [...]

[...] À Athènes, le peuple gouvernait et la majorité gouvernait. Tous les citoyens ont des droits et des pouvoirs égaux. Dans une cité aussi petite qu'Athènes, une démocratie pure et directe était possible. À mesure que les États grandissaient, l'idée d'élire des représentants pour prendre des décisions pour le public devenait plus pratique. Mais l'idée selon laquelle chaque citoyen a une voix suffisamment importante pour être entendue, c'est à dire le mythe fondateur de la démocratie moderne, est originaire de la vieille Athènes. [...]