La conquête du Sahara commence à une époque (environ 1880) de grands bouleversements : bouleversement de la société avec l'installation de la troisième République et les Révolutions industrielles, et donc aussi bouleversement de la conception des problèmes coloniaux. La colonisation est comparée à une famille (Leroy-Beaulieu). Au lieu de coloniser par la force, on tente la méthode de l'assimilation habile et patiente. Si cette méthode est applicable au Sahara, c'est parce que les français idéalisent le Désert et les Touaregs, leur culture est largement comparée à la culture féodale française. La colonisation peut donc s'effectuer dans un plus grand respect des indigènes.
Ainsi, on peut se demander comment cette construction du « mythe » Touareg s'est-elle effectuée. En quoi le contexte artistique, politique et social a-t-il influencé cette naissance et construction de ce « mythe » ? De ce « mythe » découle une approche différente des peuples africains de la part des français, peut-on réellement parler de différence entre la vision française des Touaregs et celle des autres africains ? De quelle manière cette vision a-t-elle influencé les politiques coloniales en Afrique Saharienne ?
Pourront donc être étudiées tout d'abord, les représentations des Touaregs en France puis, la comparaison de celles-ci avec les représentations des autres africains et enfin, l'influence de ces représentations sur les pratiques de colonisation.
[...] Il craint l'arrivée du nouveau commandant : le Commandant Charlet. Il a peur que ses compétences ne soient pas à la hauteur de son prédécesseur. Il nous semblait que sans Laperrine et sans Niéger le Sahara devenait plus vide, plus rébarbatif. Ils nous avaient appris à l'aimer, à lui consacrer sans regret notre jeunesse et notre énergie, à abandonner joyeusement pour lui toutes les douceurs de l'existence. L'amour et la fascination que portent les coloniaux pour le Sahara sont exprimé par les actes effectués là-bas. [...]
[...] Ainsi, afin de satisfaire les touristes, les Sahariens doivent souvent se déguiser en Touareg, pour mieux correspondre à l'image que veulent retrouver les occidentaux. Les Touaregs, doivent, dans le cadre du tourisme, se plier à l'image que l'on s'est faite d'eux. Odette Bernezat, dans son livre Hommes des montagnes du Hoggar[9], et après son voyage au Sahara, tient un discours on ne peut plus éloquent sur le sujet : Nous avons nous même bâti de ce peuple une image grandiose. [...]
[...] Cette mythification de ce peuple est donc à l'origine des politiques coloniales, celles-ci ont beaucoup évolué durant la conquête du Sahara L'influence de la vision française des Touaregs sur les pratiques coloniales a. Les premières missions au Sahara Henri Duveyrier (1840-1892) est un des premiers explorateurs du Sahara. Grâce à deux grandes expéditions (la première en 1859), il va tenter de répondre aux interrogations que se posent les français sur les Touaregs[13].Il va donc faire une première description détaillée des coutumes touarègues, et c'est à partir de ces données que la conquête du Sahara va pouvoir réellement s'effectuer. [...]
[...] Il est l'auteur notamment de La Conquête du Sahara . Bernezat Odette , Hommes des montagnes du Hoggar, Grenoble, Editions des quatre Seigneurs 370p. DUVEYRIER Henri : 1840- Explorateur français, il accomplit plusieurs voyages et missions d'exploration en Afrique du nord, et séjourna notamment chez les touaregs. On lui doit notamment Note sur les Touaregs et leur pays, Les Touaregs du nord, et bien sûr Le Journal de route. E.F. GAUTIER , Le Sahara. E. Masqueray : savant, écrivain, ethnographe et linguiste français, il s'intéressa de près au Sahara, notamment à l'Algérie et aux Touaregs ; il fixa par écrit les bases de la langue touarègue dans son Observation grammaticale sur la grammaire touareg , écrite en 1896. [...]
[...] Constans dans son œuvre Assihar Touareg[27]. Il nous dit également qu'un service cinématographique de l'armée a été crée afin de pourvoir à la demande française de documentation sur les Touaregs.[28] Finalement, il reste difficile de savoir si c'est le mythe qui a influencé les pratiques coloniales ou inversement, si ce sont les pratiques coloniales qui ont influencé la vision française de ce peuple. Dans tous les cas, le mythe touareg est encore présent dans l'esprit des français. Celui-ci n'a pas évolué depuis la fin de la colonisation, ce qui pose problème car la vie des Touaregs, elle, a évolué. [...]
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