L'œuvre de Foucault est marquée par une fascination pour le pouvoir. De l'Age classique (XVIIe siècle) à nos jours, Foucault tente de retracer la généalogie du pouvoir tel que nous le vivons aujourd'hui. C'est dans l'analyse de la folie, de la sexualité ou encore du système pénitentiaire que Foucault proposera une « analytique du pouvoir » qui ne cessera d'évoluer.
A travers l'étude de différents ouvrages, Surveiller et Punir (1975), Histoire de la Sexualité, Tome II, La volonté de savoir (1976), Il faut défendre la société (1976) et Naissance de la biopolitique (1978-1979), nous étudierons les thèmes de la juridiction et de la véridiction, depuis la discipline à la gouvernementalité, afin de restituer une vision synthétique de la conception foucaldienne du pouvoir.
[...] A mon sens, Surveiller et Punir, reste le meilleur ouvrage de Foucault en raison de la richesse et de la précision des documents sur lesquels il s'appuie. Les analyses de Foucault, bien que parfois considérées comme abstraites, permettent de tendre vers une certaine objectivité analytique, entre relativisme absolu et critique exacerbée. Foucault se présente ainsi comme un auteur central, illustrant la volonté universaliste de la pensée française et nuançant les positions radicales. Les grands ouvrages de Foucault ont été publiés autour de la révolution de mai 68, ce qui a conféré à son œuvre un statut de document historique et a parfois conduit à le qualifier de révolutionnaire. [...]
[...] Gouvernementalité A partir du milieu du 18ème, il s'établit une cohérence réfléchie par des mécanismes intelligibles qui lient pratiques et effets de ces pratiques qui permet de les juger comme bonnes ou mauvaises en fonction de propositions soumises au partage du vrai et du faux Cette cohérence réfléchie est la pratique du libéralisme et concerne l'activité gouvernementale par le biais de l'économie, de la production. Le gouvernement n'est pas un pouvoir figé mais une pratique, une gouvernementalité C'est désormais l'économie (marché et production) qui fixe le nouveau régime de vérité du gouvernement. Ainsi, le libéralisme est une forme de réflexion critique sur la pratique gouvernementale une rationalité politique qui limite l'intervention de l'Etat. [...]
[...] La mort est une question de survie, de stratégie étatique. Il faut tuer pour pouvoir vivre. L'exemple de la peine de mort montre bien qu'il s'agit de tuer de façon légitime ceux qui sont un danger biologique pour les autres. Alors qu'il s'agissait de laisser vivre ou faire mourir, il s'agit aujourd'hui de faire vivre ou de rejeter dans la mort. La mort devient une des limites du pouvoir, alors que la vie représente, à l'inverse, la prise du pouvoir. [...]
[...] Certes la loi existe toujours, mais la norme prime sur elle, la détermine. Si le psychiatre détermine qu'un individu est fou, alors il deviendra fou aux yeux de la loi. Les disciplines définissent en réalité un code qui sera non pas celui de la loi, mais de la normalisation, et elles se réfèreront nécessairement à un horizon théorique qui ne sera pas celui du droit mais le champ des sciences humaines, et leur jurisprudence sera celle d'un savoir clinique Cela est valable dans le champ médical mais fonctionne aussi pour les autres domaines. [...]
[...] - Une biopolitique de la population qui s'applique à la société dans son ensemble. La prise en compte des mécanismes du vivant et de supports aux processus biologiques est assurée par une série d'interventions et de contrôles régulateurs. La natalité, la mortalité, la durée de vie sont désormais des instruments de contrôle du pouvoir. Les disciplines du corps et les mécanismes de régulation de la population sont les deux pôles de l'organisation du pouvoir sur la vie. Le pouvoir s'investi d'une technologie à double faces : anatomique/biologique, individualisante/spécifiante. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture