Le Club France Loisirs est-il un éditeur à part entière ?

Résumé du document

A partir d'éléments solides, l'auteur de manière précise et argumente que le Club des lecteurs France Loisirs est un éditeur-marchand, producteur et vendeur de best-sellers mais est un éditeur tout de même avec une politique éditoriale bien définie. Document de 6000 mots.

Extraits

[...] France Loisirs entame la rénovation de l'ensemble de ses points de vente. En 2000, le Club propose à ses membres de nouveaux services : l'accès à Internet (en partenariat avec AOL) et la réservation de billets de spectacles. Les sites Québec Loisirs et Belgique Loisirs ouvrent. En 2001, le site France Loisirs Suisse est en ligne. Bertelsmann devient actionnaire unique de France Loisirs cette même année. En 2002, le Club propose à ses membres de participer à des spectacles en avant-première ou qui leur sont réservés. [...]

[...] Les livres édités chez France Loisirs sont destinés à durer, à résister au temps. De plus ils ne sont pas très encombrants. On observe une bonne qualité d'impression. Le choix du papier, un couché mat, reste classique mais il est solide et jaunit peu. Le paratexte Sur la première de couverture, la hiérarchie du texte est très parlante. Dans le cas de Vies éclatées, on observe que le titre, qui se situe en dessous de l'auteur, est mis en valeur et par la couleur, jaune, et par la taille de ses caractères. [...]

[...] La barre des 3 millions d'adhérents est franchie. En 1984, France Loisirs lance le service abonnement magazines. Le Club dépasse les 4 millions d'adhérents en 1985. Le Club ouvre à La Martinique en 1987, et à la Guadeloupe en 1988. Dans les années 1990, France Loisirs poursuit son implantation dans les DOM-TOM : La Réunion (1990) et la Nouvelle Calédonie (1993). En 1998, le site http://www.franceloisirs.com/ est lancé officiellement et initie le 1er roman interactif : 30 jours à tuer. [...]

[...] C'est là que la production est la plus foisonnante et le choix, le plus subjectif. Après une première élimination des “livres somnifères” et du nombrilisme germanopratin, repoussoir auprès des abonnés, les rescapés passent par un deuxième tri. Ils sont redistribués à la trentaine de lecteurs quasi-bénévoles, recrutés au sein de l'entreprise. Siègent dans ce comité de lecture, qui ne se réunit jamais précise Karsten Diettrich, une aide-comptable, une hôtesse téléphoniste, des cadres Ils n'ont ni l'obligation de construire des carrières d'écrivains ni la prétention de pousser les nouveaux Proust ou Dostoïevski. [...]

[...] La seule question qui demeure : Le lecteur a-t-il envie de tourner la page ? Enfin, le club, avec sa clientèle composée aux trois quarts de lectrices, est la bénédiction des romans féminins. Comme en témoigne Juliette Benzoni, l'une des narratrices de ces sagas historiques à l'eau de rose, dans Libération : Le bouche-à-oreille et France Loisirs font bien plus de miracles que les critiques Il semble donc que France Loisirs ne prenne aucun risque sur le plan éditorial, le club édite des livres qu'il est sûr d'écouler, que ce soit des best-sellers comme ceux de Mary Higgins Clark ou des auteurs inconnus consacrés Découverte du trimestre A ce propos, Marc Guillard (France Loisirs) raconte : Une fois, nous n'avons vendu la Découverte qu'à exemplaires, et nous étions très déçus. [...]