La maîtrise de soi est considérée la plupart du temps comme une qualité indispensable pour se construire à la fois comme citoyen et comme sujet. En effet, maîtriser ses désirs, être capable, par la volonté et le travail de réussir, se donner à soi-même des devoirs pour progresser dans le sens de ses propres idéaux ou valeurs, n'est-ce pas dans ces tâches que réside la dignité d'un homme , et ce qui fait de lui à juste titre véritablement un sujet, quelqu'un qui s'assume lui-même, et qui en se maîtrisant prouve sa liberté ?
Mais alors faut-il affirmer que seuls sont véritablement des sujets ceux qui sont capables ou qui veulent une telle maîtrise ? N'est-il pas dangereux de dire que ceux qui échappent à eux-mêmes, qui n'ont pas de pouvoir sur eux-mêmes, ne sont pas vraiment des sujets ? Car tous les Hommes, et seuls les Hommes, à la différence de tous les autres êtres vivants, sont des sujets, peuvent dire « je ». Ils sont des sujets, parce qu'ils parlent, pensent, ont une conscience. N'est-ce pas suffisant pour être un sujet ?
Alors, si la maitrise de soi est une condition nécessaire pour exister comme sujet, cela veut dire que tous les hommes qui ne peuvent pas ou ne veulent pas exercer cette maîtrise ne sont pas nécessairement des sujets à part entière ?
[...] Pourquoi faut-il être maître de soi ? Pour devenir toujours plus libre, pour ne dépendre de personne, que de nous, pour que les relations aux autres soient des relations de personnes responsables à personnes responsables, pour construire un monde plus adulte et plus humain, donc plus conforme à nos valeurs. Pourquoi est-il légitime de dire que la maîtrise de soi donne à l'homme sa dignité ? -parce que nous choisissons nos valeurs, -parce que nous dépendons d'abord de nous-mêmes avant de dépendre des autres -parce que nous nous donnons à nous-mêmes des devoirs -parce que ces exigences envers nous-mêmes nous aident à progresser vers plus de liberté Conclusion : C'est la conscience morale qui fait de nous véritablement des sujets, c'est-à-dire des êtres véritablement humains, car l'humanité est davantage un idéal qu'une réalité. [...]
[...] Le fond de la conscience, est-ce la conscience morale, la volonté de bien faire, la liberté, au sens où elle se définirait par une relation à soi qui serait une relation de commandement sur soi ? La conscience de soi est-elle la conscience de son pouvoir sur soi ? Être un sujet signifie-t-il être maître de soi ? I-Analyse de l'expression être maître de soi de sa valeur et des moyens pour y parvenir Qui est le maître quand on est maître de soi ? [...]
[...] Mais les conditions pour devenir maître de nous-mêmes sont-elles toujours réunies ? Le courage et la volonté sont-ils des conditions indispensables et suffisantes pour acquérir la dignité de sujets ? II- Tous les êtres humains, sans exception, ont une dignité et sont des sujets Il est très difficile de devenir absolument maître de soi ; -parce que nos désirs et nos émotions prennent souvent le pas sur nos volontés, -parce que nous ne nous connaissons jamais complètement -parce que nous ne maîtrisons pas les évènements autour de nous -parce que nous sommes faibles et fragiles devant l'adversité Ainsi, la maîtrise de soi peut être un idéal, mais jamais une réalité ? [...]
[...] Quelle est alors la valeur de la maîtrise de soi dans l'affirmation de la subjectivité ? III- Oui ,il faut essayer de devenir sujet, mais personne ne sait vraiment ce que c'est qu'un sujet Notre conscience fait de nous des sujets : tous les hommes sont des sujets, seuls les hommes sont des sujets. Ils possèdent le Logos, sont capables de se parler, d'avoir des valeurs. La valeur est une qualité que la conformité à une norme ou sa proximité par rapport à un idéal rend particulièrement digne d'estime. [...]
[...] Ainsi, le courage et la maîtrise de soi font partie de ces éléments d'évaluation. Mais il ne suffit pas de chercher à se maîtriser pour vraiment se reconnaître comme sujet. Et ) trop valoriser la volonté en soi on peut se perdre comme sujet -Être un sujet signifie davantage chercher à se connaître, se comprendre qu'à agir impérativement et de façon dictatoriale sur soi-même -Chercher à se connaître n'est pas nécessairement se vouloir. Car dans la volonté il y a quelque chose de trop clair pour rendre compte du mystère de l'âme humaine, de la profondeur de notre psychisme, et de l'inquiétude de la pensée. [...]
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