La philosophie classique a toujours rejeté le désir. Cette tendance consciente vers un objet jugé bon se différencie du besoin. Celui-ci est vital, c'est un sentiment de manque de ce qui est nécessaire, tel que le sommeil, la nourriture. Le désir, lui, n'est pas naturel. Ce sentiment caractérise l'homme, puisque les animaux ne ressentent que des besoins. Traditionnellement, le désir est considéré comme l'autre de la raison. La soumission aux désirs s'opposerait à la volonté raisonnable. Pourtant, la philosophie contemporaine redonne une valeur positive au désir.
C'est pourquoi nous pouvons nous demander si désir et raison, faculté qui s'oppose à l'instinct, s'opposent réellement. La notion de désir a-t-elle bien été analysée dans la philosophie classique ? L'équilibre du désir peut-il amener le bonheur ?
[...] Etre raisonnable, est-ce renoncer à ses désirs ? La philosophie classique a toujours rejeté le désir. Cette tendance consciente vers un objet jugé bon se différencie du besoin. Celui-ci est vital, c'est un sentiment de manque de ce qui est nécessaire, tel que le sommeil, la nourriture. Le désir, lui, n'est pas naturel. Ce sentiment caractérise l'homme, puisque les animaux ne ressentent que des besoins. Traditionnellement, le désir est considéré comme l'autre de la raison. La soumission aux désirs s'opposerait à la volonté raisonnable. [...]
[...] Sentiment spécifique à l'homme, le désir aiderait alors à la survie de l'espèce. Cependant, un désir illimité apporte une insatisfaction illimitée, donc une souffrance, ce qui est contradictoire au désir simple qui apporte le plaisir. Ainsi, la tempérance est obligatoire à l'équilibre du sujet. La raison ne demande pas de renoncement du désir, et le désir a besoin de la raison pour apporter le bonheur. Ces deux termes sont très liés et ne peuvent pas être dissociés pour l'accès à un équilibre. [...]
[...] Tout plaisir, dans la mesure où il s'accorde avec notre nature, est donc un bien Epicure met ici en évidence la tempérance, en classant les désirs. Cette limitation du désir est fondamentale pour l'accès au plaisir et à la satisfaction. En effet, l'intempérance apporte l'insatisfaction. Exemple avec Calliclès, personnage inventé par Platon dans son discours Le Gorgias. Selon Calliclès, le bonheur consiste à la satisfaction de tous les désirs. Calliclès est un aristocrate qui veut profiter de son pouvoir face à la plèbe, qu'il considère comme faible. Il est partisan de l'inégalité naturelle. Selon lui, le désir est l'expression de la nature de l'individu. [...]
[...] Il faut vivre en harmonie avec la nature Ainsi, il faut se soumettre au destin et renoncer à ses désirs. Par conséquent, il ne faut pas suivre ses désirs car le désir n'est pas le besoin, le désir n'est pas naturel. Il faut régler nos désirs sur la raison. Selon Descartes, il vaut mieux changer ses désirs que l'ordre du monde Lui aussi suit sur ce plan le stoïcisme. Descartes déclare dans Les passions de l'âme que le désir est «une agitation de l'âme causée par les esprits qui la disposent à vouloir pour l'avenir les choses qu'elle se représente être convenables Il classe le désir parmi six passions primitives, qui se confrontent à la volonté car la volonté juge du vrai. [...]
[...] Dans la Critique de la raison pratique, Kant distingue deux facultés du désir. Tout d'abord, la faculté inférieure du désir. Ce qui détermine à produire le désir est le sentiment de plaisir qu'elle attend de l'objet. La faculté supérieure de désir est la volonté pure, c'est le fait de désirer qui est cette faculté. Ces deux facultés ne diffèrent que par l'hétérogénéité des mobiles, dont l'une est matière et l'autre une forme pure. Spinoza ne divise pas le désir mais le rallie à l'appétit : Le désir est l'appétit avec conscience de lui-même Spinoza désigne aussi l'appétit comme conatus, qui est un effort qui peut prendre la forme d'appétit. [...]
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