"Il faut être pessimiste en ce qui concerne la condition humaine mais optimiste en ce qui concerne l'homme"

Résumé du document

Albert Camus est une figure intellectuelle majeure du vingtième. Philosophe de formation, il est aussi romancier, dramaturge, essayiste. Il est notamment connu pour son roman L'étranger dans lequel il dénonce l'absurdité de la condition humaine. Il nous est donc donné de réfléchir sur cette citation d'Albert Camus : «il faut être pessimiste en ce qui concerne la condition humaine mais optimiste en ce qui concerne l'homme ». Que faut-il donc comprendre à travers cette phrase de l'auteur de La Chute ? Albert Camus semble donc distinguer d'un côté la condition humaine, la nature profonde de l'être l'humain et l'homme perçu en tant qu'individu particulier. Pour lui, il faut être pessimiste concernant la nature humaine profonde de l'homme mais optimiste lorsqu'il s'agit d'un individu que l'on a en face de soi. Nous tenterons de réfléchir sur la manière dont nous pouvons abonder dans le sens de Camus en pensant que la condition humaine invite au pessimisme mais qu'il faut rester positif concernant l'homme en tant qu'individu. Ensuite, nous envisagerons comment nous pouvons aller à l'encontre de cette pensée de Camus. Doit-on être si pessimiste concernant la condition humaine d'une part et ensuite faut-il rester optimiste concernant l'homme pris individuellement.

Extraits

[...] Cependant, l'homme peut à la fois dépasser sa condition de simple mortel et se sublimer héroïquement. D'autres intellectuels ne sont pas aussi pessimistes concernant la condition humaine. Rousseau pense que l'homme est foncièrement bon mais qu'il est perverti par la société. La Rochefoucauld lui au contraire pense que la condition humaine est mauvaise mais n'est pas plus optimiste concernant l'homme en particulier. [...]

[...] Rousseau n'est pas aussi pessimiste en ce qui concerne la condition humaine. Pour lui, « l'homme est naturellement bon mais c'est la société qui le corrompt ». Dans le Discours sur l'origine des inégalités parmi les hommes, Rousseau présente une métaphore fleure sur l'état de nature, l'état avant la civilisation. Dans l'état de nature, selon le philosophe des Lumières, l'homme se suffit à lui-même et cultive son lopin de terre en tout liberté. L'homme est un être innocent, fort physiquement et bon, il vit aussi dans un état avant la morale, il ignore le bien et le mal. [...]

[...] Doit-on être si pessimiste concernant la condition humaine d'une part et ensuite faut-il rester optimiste concernant l'homme pris individuellement. Pour Racine par exemple, l'homme est forcément mauvais. La Bruyère a dit que « Racine peint les hommes tels qu'ils sont ». En effet, dans ses pièces, les hommes sont souvent aux prises avec leurs passions et semblent n'avoir aucun contrôle sur elles. C'est ce que l'on peut voir par exemple dans la pièce Phèdre où l'on voit le personnage éponyme s'éprendre d'un amour incestueux pour son beau-fils Hippolyte et jamais elle ne pourra aller contre cet amour, ce qui conduira chacun des personnages à la mort. [...]

[...] Dans le mythe de Sysiphe, Albert Camus développe l'idée que la condition humaine est absurde. Pour Albert Camus, l'absurde naît de « cette confrontation entre l'appel humain et le silence déraisonnable du monde ». En reprenant à son compte le mythe de Sysiphe qui devait pour l'éternité remonter un rocher le long d'une colline dont il retombait aussitôt, Albert Camus nous expose le tragique de la condition humaine, en particulier dans une société post-chrétienne où les dieux ont déserté la Cité. [...]

[...] "Il faut être pessimiste en ce qui concerne la condition humaine mais optimiste en ce qui concerne l'homme" Albert Camus est une figure intellectuelle majeure du vingtième. Philosophe de formation, il est aussi romancier, dramaturge, essayiste. Il est notamment connu pour son roman L'étranger dans lequel il dénonce l'absurdité de la condition humaine. Il nous est donc donné de réfléchir sur cette citation d'Albert Camus : «il faut être pessimiste en ce qui concerne la condition humaine mais optimiste en ce qui concerne l'homme ». [...]