Etre maître de soi

Résumé du document

En général, lorsque nous disons de quelqu'un qu'il est maître de lui, nous comprenons que cet individu sait garder son sang-froid, qu'il maîtrise ses impulsions, qu'il est raisonnable. Etre maître de soi signifie avoir un pouvoir sur quelque chose, cela suppose donc qu'être maître de soi c'est avoir un pouvoir sur soi-même, c'est se donner des limites.
Peut-on être maitre de soi ? L'expression être maître de soi implique l'existence de deux éléments dans l'individu : l'un qui maîtrise et l'autre qui est maitrisé. Ces deux éléments sont en lutte constante au sein de l'individu. L'entité qui maîtrise empêche l'autre de s'affirmer. Pour que l'individu se maîtrise, il faut que l'entité dominante gagne cette lutte permanente.
Or cette lutte n'est pas nécessairement en faveur de cette première entité : l'homme doit réaliser des efforts pour arriver à se dompter. Des difficultés se présentent à lui : il est influencé par le monde qui l'entoure, il peut avoir du mal à contenir ses impulsions, ce qui accentue la lutte de ces deux entités.
La question ici est de savoir si on peut être maître de soi.

Extraits

[...] L'homme est à ce moment incapable d'être maître de lui. Mais la plus grande manifestation de l'inconscient s'effectue pendant la nuit. Les rêves obéissent à la logique de l'inconscient. Celui-ci représente la satisfaction déguisée pour que la conscience en laisse émerger quelques bribes, dans lesquelles elle ne reconnaît pas ce qu'elle avait d'abord refoulé. L'objet réel du désir sera remplacé par un objet associé à l'objet réel, ou par un symbole de cet objet réel. Le rêve doit alors être interprété. [...]

[...] De plus pour être maître de soi, il faut en être capable. Il est difficile de se contrôler du fait des diverses influences extérieures. L'homme doit alors faire abstraction de tout ce qui peut le mener vers l'incapacité de se contrôler face à la vie quotidienne faite de tentations perpétuelles (Saint Augustin). On peut prendre par exemple la tentation de la gourmandise et faire référence au fameux proverbe de Cithéron : Il faut manger pour vivre, et non vivre pour manger Bien que Saint Augustin réduise son corps en servitude dans le même but de respecter la parole de dieu, il arrive qu'il ne sache pas s'il éprouve du besoin ou du désir. [...]

[...] Peut-on être maître de soi lorsque l'on est inconscient ? La connaissance de soi permet en effet à l'individu de prendre conscience de ses propres limites, de se libérer de ses défauts, de développer ses qualités, de prendre conscience de sa véritable identité. Ceci présuppose l'entreprise d'une recherche profonde dans notre intérieur. Pour avoir la connaissance de soi, il faut avoir le sentiment de notre être. Descartes, dans ses Méditations Métaphysiques affirme être une chose qui pense (res cogitans). En effet, il est possible de douter de tout, même de l'existence du corps et du monde autour de soi, mais l'existence de notre pensée est indubitable. [...]

[...] C'est ce dont est victime Saint Augustin dans ses Confessions. Il y a des conflits entre conscience et inconscient, car les contenus inconscients cherchent à sortir pour reparaître à la conscience, et la conscience y oppose la force de son refus. Dès lors, l'homme risque de consentir au plaisir imposé par son inconscient. Car, en effet, les lapsus, les actes manqués, ou encore rêves sont les moyens par lesquels l'inconscient s'exprime. Par cette issue, l'individu satisfait en quelque sorte ses désirs réprimés. [...]

[...] Pour parvenir à être maître de soi, il faut le vouloir. C'est-à-dire qu'il faut mettre en œuvre une certaine volonté qui primera sur tout autre chose. Pour Saint Augustin, la maîtrise de soi n'est pas juste une question de volonté, mais d'obligation religieuse. En effet, dans son livre Les Confessions (livre 10) où il s'adresse à dieu, il exécute ses paroles : Vous me commandez assurément de réprimer la concupiscence de la chair [ des yeux [ ] j'ai opté pour cet état Cette volonté de maîtrise de soi découle d'une obéissance à des principes religieux. [...]