On utilise volontiers la liberté comme un argument : on peut répondre aux critiques ou aux reproches d'un autre qu'on est libre, qu'on est "libre de faire ce que l'on veut". Il semble ainsi admis de s'autoriser de la liberté. Est-ce pourtant une vérité si absolue pour qu'elle suffise à clore le débat ? Ne faut-il pas revenir sur l'équivalence entre "être libre" et "faire ce que l'on veut" ?
Il s'agit de comprendre le sens de l'expression "être libre", et de vérifier si en ce sens la liberté existe. La question "L'homme est-il libre ?" interroge en effet à la fois le sens et l'existence de la liberté (...)
[...] 4 III) Autrement libre, autrement limité Intro: La volonté serait le centre de contrôle de l'action, et la connaissance, le centre de contrôle de la volonté. C'est ce dispositif qui rendrait l'homme libre de faire ce qu'il veut dans les conditions de ce dispositif. L'homme ne peut-il être dit libre hors de ce dispositif? Le vouloir ne semble pas seulement rendre l'action libre par la régulation de la connaissance: la pensée de l'inconnaissable et l'autodétermination de l'essence sont également derrière le libre arbitre. La liberté de pensée relève d'une croyance en l'idée de Dieu, en l'idée de moi, en l'idée de monde, de bonheur . [...]
[...] Problématisation: L'intitulé interroge l'équivalence entre "être libre" et "faire ce que l'on veut". Mais si la volonté est ici considérée comme antérieure à l'acte, comme principe de responsabilité de l'action, l'expression équivaut à l'inversion des termes: "être libre" est-ce "vouloir ce qu'on fait"? La volonté serait à ce titre le centre de contrôle de l'action. Mais ici, il faut reporter la question de la liberté au niveau du contrôle de la volonté elle-même: être libre n'est-ce pas aussi être libre de vouloir, si c'est par ailleurs être libre d'agir d'après sa volonté? [...]
[...] Pour lui, être libre est bien faire ce que l'on veut au lieu de penser ce que l'on veut. Ici ce n'est pas la liberté de penser, la faculté de se représenter les objets, qui a une limite, mais c'est cette pseudo-liberté elle-même qui limite la liberté d'agir et de vouloir agir, seule liberté de ce que Nietzsche appelle la volonté de puissance (ou volonté d'activité volonté tournée vers la positivité de l'agir et non retournée vers la négativité du penser). [...]
[...] L'homme n'est jamais absolument libre d'agir selon sa volonté, mais toujours dans un certain domaine. Mais en même temps cette liberté de . ne prend sens que dans les limites mêmes de ce domaine. La liberté d'agir selon sa volonté se mesure relativement aux limites qui la font exister et qui lui donnent sens. Exigeant ainsi un lien avec la faculté de connaître, elle prend le sens d'une libération. Limiter sa volonté par la connaissance, c'est l'action même de se libérer. [...]
[...] La volonté a besoin de connaitre le vrai, de chercher le bien, de se représenter son objet, de faire devenir son sujet, pour agir librement Chez Nietzsche, pourtant, il ne s'agit plus d'homme, ni de faculté, ni de liberté humaine: la pure volonté de puissance serait la liberté absolue de tout événement survenant dans l'immédiateté et la contingence du réel. À ce titre, être libre c'est bien faire ce qu'on veut mais sans que cette liberté nécessite des limites qui la définissent. C'est vouloir agir d'après la volonté de puissance. Faire ce que on veut, ce on indéfini de la nature en quelque sorte. [...]
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