On considère généralement qu'un professeur par exemple est injuste si, lorsque deux élèves ont triché, il ne punit que l'un d'entre eux. Il ne traite pas alors tout le monde de la même manière parce qu'il a des préférences, il n'est pas partial. Or, l'exigence de justice semble d'abord être une exigence d'égalité. Cependant, si on croit qu'il suffit d'être égalitaire pour être juste on risque de rentrer dans de nombreuses contradictions (...)
[...] La notion de justice se trouve ainsi profondément disjointe de celle d'égalité. principe du contrat social garantissant la liberté par la loi devrait s'étendre à la société civile mais de manière différente car l'inégalité devient possible : il faut donc deux principes au contrat social : pour garantir la liberté, il faut des droits identiques, pour garantir la justice sociale il faut tenir compte des différences. La priorité accordée à la justice politique n'empêche pas d'accorder à la justice sociale la légitimité d'un pepe constitutionnel. [...]
[...] Ici la notion de justice ne concerne pas seulement le rapport à la loi mais aussi une certaine idée morale. Ainsi, il y a des inégalités justes selon le philosophe Rawls : La justice est une question de principe, quel que soit le donné. La prise en compte du donné, c'est la prise en compte du fait qu'il y a toujours, à tout moment, une situation plus défavorisée qu'une autre. Rawls formulera donc deux principes de la justice : le premier dispose que chaque personne a un droit égal au système de libertés le plus étendu pour tous. [...]
[...] De même, l'égalité face à la loi est la seule garantie contre l'arbitraire des hommes de pouvoir : ils ne jugent pas à partir de leur humeur, de leurs préférences mais par rapport à la loi. L'arbitraire est le pire des maux pour une société car il n'y a plus d'ordre possible, chacun étant à la merci des circonstances, risquant d'être accusé à tort pour quelque chose qu'il n'a pas fait ou au contraire restant impuni pour un crime affreux. Pour qu'il y ait justice, il faut donc qu'il y ait égalité dans le sens où la loi est la même pour tous. [...]
[...] Être juste, est-ce traiter tout le monde de la même manière ? On considère généralement qu'un professeur par exemple est injuste si, lorsque deux élèves ont triché, il ne punit que l'un d'entre eux. Il ne traite pas alors tout le monde de la même manière parce qu'il a des préférences, il n'est pas partial. Or, l'exigence de justice semble d'abord être une exigence d'égalité. Cependant, si on croit qu'il suffit d'être égalitaire pour être juste on risque de rentrer dans de nombreuses contradictions : il n'est évidemment pas juste de donner le même traitement à des individus qui fournissent un travail très différent, ou de punir de la même manière des individus qui ont des responsabilités différentes dans un délit, ou de faire payer le même impôt à un millionnaire et à un pauvre. [...]
[...] Mais il s'agit encore d'une forme d'égalité lorsque pour le même délit on donne la même punition. Cependant, estce forcément juste de traiter, pour un même délit, quelqu'un qui a prémédité son acte et qui est récidiviste et quelqu'un qui a été entraîné malgré lui dans un engrenage sans prendre la mesure de ce qu'il faisait ? Ici intervient une deuxième forme de différenciation : non plus concernant la gravité du crime, mais concernant les circonstances qui ont amené le criminel à agir. [...]
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