Être homme, règles de la société, Aristote, citoyen, collectivité
Kierkegaard affirme que pour être chrétien, «il suffit d'être homme, résolument». Mais qu'est-ce qu'«être homme» au juste ?
Il ne s'agit pas ici d'être un homme, d'appartenir à une espèce mais de l'homme comme être moral, autonome, doué de raison et libre.
Les êtres humains sont des individus qui font partie de collectivités spécifiques et diverses, au sein desquelles ils naissent et agissent.
La collectivité la plus puissante aujourd'hui est ce qu'on appelle une nation, c'est-à-dire la coïncidence plus ou moins parfaite (mais jamais totale) entre un État et une culture. Intervient alors le terme de citoyen, qui désigne un membre de cette nation, législateur et sujet de loi qu'il s'est prescrit lui-même.
[...] Pour cela, l'homme possède justement les qualité requises: raison et langage. La raison propre a l'homme le porte à chercher de meilleurs moyens de conservation que ceux qu'il peut trouver quand chacun lutte pour son compte. Il découvre alors que le mal est commun et qu'il peut se combattre par des moyens généraux. Il comprend que la paix doit être recherchée, et que pour qu'elle soit trouvée et maintenue, il est nécessaire que les hommes coopèrent. Rousseau parle ainsi, dans Le Contrat Social, d'un pacte qui répondrait a la volonté générale de l'ensemble des individus (la volonté de conserver le moi, le bien être de chacun et de tous). [...]
[...] En effet, l'homme peut déroger aux lois, a sa situation de citoyen. Il n'en n'est pas moins un homme. Dans la définition même du citoyen, Alain exprime ce paradoxe: Résistance et obéissance voilà les deux vertus du citoyen. Par l'obéissance il assure l'ordre, par la résistance il assure la liberté Au nom de sa liberté, l'homme peut choisir de s'opposer à l'État, a ses propres lois, a sa propre citoyenneté. Bien qu'en théorie, les règles de la société, le droit positif soient la traduction du droit naturel, reconnus par la raison comme moralement fondés, rien n'empêche l'homme de se retourner contre les lois dont il est le propre législateur, il n'accepte pas toujours d'être citoyen et peut se défaire de cette partie de lui. [...]
[...] Ainsi l'humanité ne résume pas a la citoyenneté. Il paraît évident qu'un homme n'est pas forcément citoyen, prenons l'exemple de l'ermite, qui, exclu du monde, vis hors de toute communauté, de toute société, sans la tutelle et la protection de l'État, ni celle d'une quelconque autorité collective. Un homme fou, ou handicapé, qui ne peut exercer correctement ses fonctions de citoyen (créer ses lois, comprendre ses droits et accomplir ses devoirs) ne serait-il pas pour autant un homme ? Cette question créa un conflit reposant sue la perception d'une partie des hommes: a qui peut-on accorder le statut de citoyen? [...]
[...] Par exemple, en luttant contre un régime totalitaire, il entretient l'espoir de créer un régime plus démocratique. Ainsi être homme a une volonté de persévérer dans son être citoyen L'éthique n'est donc pas la politique, l'homme n'est pas que citoyen, mais il peut élever des barrières que la politique n'aura pas le droit de franchir. Appartenir à l'humanité ne nous dispense pas d'appartenir à une nation et ne peut s'y substituer, mais les sentiments humains doivent pouvoir contenir la raison d'État. [...]
[...] Pour être homme faut-il être citoyen et vice-versa ? La condition pour être un homme pleinement réalisé est-elle d'être avant tout un citoyen ? Il convient d'abord de montrer que l'homme est destiné à la politique, puis qu'il peut également s'en extraire, car avant tout, l'homme est un être moral, libre et autonome. Enfin, nous montrerons que le citoyen est un homme parmi les hommes, qu'il coexiste en l'humanité une dualité parfois tragique. Aristote explique que l'homme est un animal politique qu'il ne peut s'épanouir, devenir un être humain accompli, qu'en réalisant l'œuvre propre de l'homme: la politique. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture