Avicenne (985 - 1036), ne semble pas plus que les autres philosophes et théologiens de l'Islam avoir pu échapper à la domination de la philosophie grecque, représenté principalement par le premier maître, Aristote. Et s'il est malaisé de trouver chez Avicenne des idées vraiment originales, il semble juste de reconnaître en lui l'un des plus grand organisateur d'idées, non seulement pour l'Islam, mais pour toute l'histoire de la pensée. Dès lors, il est évident qu'il va nous être difficile de séparer ses principales thèses de ce que fut assurement le centre de son oeuvre : l'idée de l'être.
Nous tenterons donc, progressivement, de faire avancer la cohérence de cette pensée en montrant essentiellement celle de l'idée de l'être chez Ibn Sinâ.
[...] De cela, Avicenne tire 2 constatations fondamentales : La première est que les causes ne peuvent s'enchaîner à l'infini ; il existe donc un être premier que personne n'a "causé" pour rendre nécessaire. Il faut donc qu' "il soit nécessaire par lui-même, et qu'il n'ait pas eu de commencement Il serait donc la cause première et nécessaire de tous les autres êtres dépendant de lui pour leur existence. La seconde constatation, que nous annoncions plus haut, c'est que l'être possible, s'il est déterminé en tout essentiellement, c'es la causalité, qui, étant nécessaire, lui confère cette existence elle-même ainsi nécessaire ( il peut dès lors être une cause pour un être possible et lui donner une existence qui deviendra par elle nécessaire, et ainsi de suite Ce qu'il faut bien noter , c'est que l'existence n'est donc pas dans l'essence même de l'être possible. [...]
[...] Puis il réfléchit et se demande si sa propre existence est prouvée. Sans avoir aucun doute, il affirmerait qu'il existe . Cet être parfait donc, c'est- à-dire le moins possible ancré dans la matérialité du monde, serait par là même sans expérience sensible, et pourtant, il aurait l'intuition de l'idée d'être, mais sans avoir le témoignage d'aucune partie de son corps, ni d'aucune chose extérieure. Ainsi, si cette idée d'être est normalement issue de notre expérience, celle-ci se développant parallèlement à notre raison, elle serait également, hors de l'expérience sensible l'affirmant, une "intuition absolument première". [...]
[...] Sur ce délicat problème, nous conclurons avec L.Lavelle ( De l'être ) quand il nous dit qu'univocité et analogie ne sont pas incompatible, mais au contraire donnent à l'idée d'être tout son sens, " la première considérant son unité omniprésente, et la seconde ses modes différenciés Ainsi, nous avons vu que l'être chez Avicenne, très proche de la conception aristotélicienne, se dit ( et nous préférons une conclusion en forme d'analogie laissant la potentialité d'univocité que le contraire ) de l'Etre nécessaire et cause première, qui seul est au sens plein, et de ces ( ou ses, toujours suivant la querelle d'univocité ) essences possibles, qui recevront de lui ( et c'est un autre problème, celui de la création) , une existence compatible, certes, avec leur essence, mais comme étrangère, ou du moins extérieure à elle. Voilà fondamentalement ce que nous pouvons dire de l'être chez Avicenne. [...]
[...] L'être chez Avicenne Avicenne ( 985 - 1036 ne semble pas plus que les autres philosophes et théologiens de l'Islam avoir pu échapper à la domination de la philosophie grecque, représenté principalement par le premier maître, Aristote. Et s'il est malaisé de trouver chez Avicenne des idées vraiment originales, il semble juste de reconnaître en lui l'un des plus grand organisateur d'idées, non seulement pour l'Islam, mais pour toute l'histoire de la pensée. Dès lors, il est évident qu'il va nous être difficile de séparer ses principales thèses de ce que fut assurément le centre de son œuvre : l'idée de l'être. [...]
[...] C'est là parler d'une équivocité qu'Avicenne ne parait pas vouloir selon Goichon. Pour Avicenne, L'être est un concept qui convient pleinement à l'Etre nécessaire par autrui et ne s'applique aux autres êtres que par analogie. Mais l'on a cru voir chez Avicenne les prémisses des thèses de Duns Scot sur l'univocité de l'Etre, à savoir qu' "être" ne se disait que d'une façon et que c'était l'Etre par excellence qui le représentait ; avec les risques de panthéisme que l'on entrevoit. [...]
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