Etre authentiquement soi-même, existence du moi, dualité de la vie, rapport au passé, liberté, John Locke, mauvaise foi, René Descartes, jugement, expérience, conscience, Emmanuel Kant, Jean-Paul Sartre
Il peut sembler évident de répondre à la question "qui suis-je ? Par : "moi, je suis moi". Nous savons apparemment qui nous sommes et nous savons que nous existons. Mais nous changeons quelquefois du tout au tout ; or nous nous disons : "c'est moi qui ai changé". Savons-nous alors si ce mot "moi" désigne notre identité authentique ? Pourquoi cette question est-elle difficile à résoudre ? Nous avons conscience d'être nous-mêmes ; mais "qui" est plus difficile à définir serait-ce parce que nous nous cachons quelque chose ? Il faudrait alors distinguer un soi apparent, conscience fausse de soi, et un soi profond, caché, mais accessible au prix d'un effort de la réflexion. Le problème est par conséquent de savoir s'il existe un vrai et un faux soi, donc une vraie et une fausse conscience de soi. La question que nous étudierons d'abord est donc de savoir quels sont les obstacles à dépasser pour atteindre soi-même authentiquement.
[...] La prétendue soumission à la société n'est qu'un faux-fuyant pour éviter d'affronter la difficulté d'être soi : distordu entre la mémoire et le projet, l'être se définit par son effort pour être soi dans le temps critiqué. [...]
[...] Cependant, Descartes montre que le sujet n'est lui-même qu'en rompant avec son passé par le doute ; par conséquent, le moi n'est pas à chercher dans son histoire, mais il est essentiellement dans la pensée consciente qui prend du recul par rapport à tout contenu, qui est capable, par la réflexion, d'échapper aux préjugés, à la crédulité, à la soumission aux maîtres, c'est-à-dire à la mémoire qui remonte à l'enfance. Le sujet est une forme c'est-à-dire un pouvoir de penser et d'être certain de n'importe quel objet de pensée. [...]
[...] Peut-on faire la distinction entre un faux soi et un soi authentique ? L'idée d'un théâtre social où se jouent des rapports de dupes - pas vu pas pris, dissimulation, solutions de compromis entre nos désirs et la réalité rend compte de la formation de ce qu'on appelle habituellement notre personnalité ou notre caractère . Nous les surévaluons alors qu'ils ne sont que le produit de notre histoire avec les autres. Serait-on courageux si on n'avait pas aimé être encouragé ou félicite à être ? [...]
[...] Qui sommes-nous d'autres que la conscience d'un mot, je , que nous appliquons à un vécu sensible ? Pour Locke et Hume, nous sommes aussi notre corps percevant et notre mémoire. Se vivre concrètement soi-même est toute l'épaisseur d'un être. Je suis désigne un soi concret, changeant et multiple, rencontrant les autres, ayant une histoire. Mais nous croyons spontanément que le mot je correspond à une identité réelle. Alors qui est soi ? Un être toujours en quête de son authenticité, mais sur deux modes radicalement contradictoires. [...]
[...] Qu'est ce moi réellement ? La liberté et la vie Être soi, c'est être libre La liberté, telle que Descartes la définit, apparaît en un être qui devient lui-même contre tout ce qu'il avait cru ou admis depuis son enfance. C'est contre la dépendance à son expérience sensible, à son corps, à l'extériorité qu'il devient authentique : être soi, c'est juger du sens de toutes choses par soi. Ainsi, la mauvaise foi est une conduite d'échappement , selon Sartre, à une situation dans laquelle on est engagé, mais dont on refuse d'être responsable. [...]
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