Étranger à nous-mêmes signifie "qui n'est pas en relation avec "nous", avec "soi" Il y a des milliers de manières d'être étranger à soi et de vivre cet étranger. On peut voir dans un premier temps l'étrangeté que nous transmet notre histoire, le poids conscient ou inconscient que nous font porter nos ancêtres, nos parents, et celle que les autres portent sur nous. On aurait tendance, dans un premier temps, à considérer que prendre conscience c'est devenir soi-même, plutôt que d'être étranger à soi-même. Si je deviens étranger, c'est que je deviens autre, différent. Il y a un décalage entre ce que je suis et ce que je crois être…
Un homme peut-il m'être totalement étranger ? Cet homme peut-il être rien d'autre que ma propre personne ? Pourquoi prendre conscience devrait nous emmener à nous rentre étranger à nous-mêmes ? Et comment définir être étranger à soi même ?
[...] Je suis donc étranger à lui et réciproquement lui l'est à moi parce qu'il m'est inconnu. Bizarrement lui sait que je suis étranger parce que différentes caractéristiques dénoncent mon inexpérience en ces lieux, et moi qu'il n'est point étrangère, mais habitant de ce lieu que j'ai sélectionné pour y passer mes vacances. C'est là que réside l'ambiguïté, l'étrangeté, pour qu'il puisse savoir que je ne suis pas de cette région, c'est simple il m'observe cela implique qu'il a un rapport indirect avec mon être, qu'il communique avec moi, et moi, je l'identifie aussi comme un étranger et pourtant en son pays je suis en pleine conscience que je suis l'étranger en question, mais il est un étranger tout de même parce qu'il est un autre. [...]
[...] Si je deviens étranger, c'est que je deviens autre, différent. Il y a un décalage entre ce que je suis et ce que je crois être Tout être humain peut se définir comme unique, je suis moi et personne ne peut l'être au même sens que moi, cependant ces caractéristiques générales sont commune à l'espèce humaine, ainsi chacun de nous représente une partie de la race humaine sans distinction particulière. Je suis semblable aux autres, en quelque sorte à des étrangers, et je suis en même temps si différent et dissociable. [...]
[...] Et comment définir être étranger à soi-même ? Prendre conscience de soi peut signifier se connaître mieux soi-même. Par exemple, on peut prendre conscience de nos capacités. Un sportif qui pour la première fois bat son record de course de vitesse, saura maintenant qu'il en a la capacité. On peut également prendre conscience de son image physique, comme l'enfant qui se reconnaît dans le miroir. On sait qu'il a pris conscience de lui-même, car il se reconnaît lui-même : cela signifie qu'il se connaît en tant que personne, ce dont il n'avait pas conscience auparavant. [...]
[...] Par là, il est à la fois très proche et strictement différent. Si autrui devient cet autre qui est moi sans être moi il ne peut se réduire au terme strict d'étranger total, il ne peut pas m'être totalement étranger puisque moi-même comme dit ci-dessus je ne suis pas totalement étranger à moi-même, je ne le suis qu'en partie. L'amitié est assimilable à cette approche, d'ailleurs, l'ami est souvent considéré comme étant un alter ego. L'ami représente alors le miroir de soi, l'amitié est pensée comme une relation privilégiée ou chacun se contemple à travers l'autre. [...]
[...] Dans "L'Étranger" de Camus. La personne autiste est tellement centrée sur elle-même (on la dit enfermée dans sa bulle) qu'elle n'est pas en mesure d'établir un lien avec elle-même et a ou n'a pas conscience de son étrangeté. Le héros ne prend conscience de lui qu'au moment de son procès pour crime, parce qu'il fait l'effort de comprendre les gens qui l'entourent afin de donner un sens à sa présence à son procès auquel il se sent étranger. En s'appropriant l'étrangeté des autres, il se découvre lui- même tant étranger aux autres qu'il prend conscience, paradoxalement, de son existence. [...]
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