L'homme parle pour exprimer ses sentiments, ses besoins, sa pensée : il amène une précision sur son état, ses idées, ses envies. Néanmoins parfois il utilise cette parole sans aucune réflexion, l'homme parle en société pour parler, pour être en relation avec les autres.
Nous pouvons donc affirmer que « si étrange que cela soit, nous sommes dominés par la nécessité de parler sans savoir ce que nous allons dire » (de Alain, Eléments de philosophie).
La parole apparaît pour l'homme comme le moyen d'exprimer ses points de vue sur un sujet selon un raisonnement qu'il aurait effectué au préalable. Mais l'homme peut avoir un lien avec cet outil beaucoup plus simple : le bavardage avec ses pairs. Bavardage placé sous l'égide de la spontanéité du dialogue, du non-apport d'idées dans la conversation et le manque de réflexion préalable. Paradoxalement la parole est utilisée pour exprimer un raisonnement, mais l'homme est parfois poussé par une force inconnue et invisible à utiliser instinctivement cet outil sans raisonnement. Cette ambivalence de la parole serait donc la définition de cet outil humain.
[...] En effet dans certaines situations l'homme ne peut pas amener une réflexion à sa pensée voire même ne veut pas. Il parle spontanément dans une situation donnée qui nécessite de la fluidité comme dans un dialogue léger. Araminte : ce qu'il y a de consolant pour vous c'est que vous avez le temps de devenir heureux Dorante réponds aussitôt je commence à l'être aujourd'hui Acte I scène 8 (page36). Sans amener une réflexion à sa parole, Dorante parle de manière fluide pour le dialogue. [...]
[...] Nous pouvons donc affirmer que si étrange que cela soit, nous sommes dominés par la nécessité de parler sans savoir ce que nous allons dire (de Alain, Eléments de philosophie). La parole apparaît pour l'homme comme le moyen d'exprimer ses points de vue sur un sujet selon un raisonnement qu'il aurait effectué au préalable. Mais l'homme peut avoir un lien avec cet outil beaucoup plus simple : le bavardage avec ses pairs. Bavardage placé sous l'égide de la spontanéité du dialogue, du non-apport d'idées dans la conversation et le manque de réflexion préalable. [...]
[...] Le raisonnement peut néanmoins amener un homme à se tromper où à être dupé. Débattre avec quelqu'un qui maîtrise l'art du discours mieux que vous et qui essaie de vous mentir peut influer sur votre perception du réel et vous amenez à un raisonnement faux. Par exemple Lysias avec son raisonnement spécieux sur les amoureux qui sont fous il réussit à tromper Phèdre. Malgré une parole informée l'homme peut être incapable d'exprimer certaines choses par la parole, comme par exemple Verlaine dans les Ariettes oubliées III dans la dernière strophe où il demeure incapable d'expliquer sa souffrance. [...]
[...] Sans se connaître, il nous est impossible de former notre éthique et de diriger nos actions en fonctions de cette éthique (impossible de créer notre propre chariot aillé composé du cocher et des deux chevaux). Abuser d'une parole spontanée c'est refuser d'être responsable en tant qu'humain et de négliger cette chance d'être capable de choisir. [...]
[...] On peut donc remarquer que dans ce cadre parler sans savoir ce que nous allons dire n'engendre pas de conséquences dramatiques. Le bavardage peut donc être une caractéristique de la communication humaine où l'homme participe instinctivement à l'instant présent. Mais parfois ce bavardage est l'expression d'une détresse ou d'un surplus d'ego. Lorsque madame Argante dans la scène 13 de l'acte 3 (Les fausses confidences de Marivaux) lance qu'il soit votre mari tant qu'il vous plaira, mais il ne sera jamais mon gendre exprime son mal-être d'avoir était trompée par Dorante, d'avoir échouée le mariage qu'elle jugée le mieux pour sa fille avec le Comte et d'avoir perdu le contrôle sur l'avenir de sa fille. [...]
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