Un individu est considéré comme citoyen à partir du moment où lui sont distribués des droits et des devoirs qui l'intègrent dans une communauté politique déterminée. Le citoyen dispose ainsi d'un lien spécifique avec la société qui le reconnaît et à laquelle on peut supposer qu'il se sent appartenir, par intérêt sinon par conviction. Historiquement, ce lien apparaît plus ou moins inné et plus ou moins acquis, pour reprendre une distinction classique : selon les sociétés et les époques en effet, les pouvoirs vont plus ou moins s'interroger sur la nature de la distribution des droits politiques à effectuer, comme sur l'importance de fédérer les individus autour d'un projet commun.
Dans cette perspective, l'éducation va progressivement apparaître pour l'État comme un enjeu majeur : que ce soit pour des raisons politiques (perpétuer la cohésion), économiques (former des acteurs compétitifs qui servent la puissance de la communauté) ou même philosophiques (assurer l'égalité des chances entre individus). Dans tous les cas, ce qui est indubitablement une extension du rôle initial de l'État peut apparaître suspect pour les libertés individuelles et pose la question de la vision de la citoyenneté que la communauté politique concernée entretient.
Si la conception moderne de la citoyenneté ne considère pas que l'éducation des citoyens doit dépendre du seul État, son intervention peut s'avérer utile. Il importe toutefois que l'État veille à ce que son action éducative permette aux citoyens d'appartenir à eux et au monde plutôt qu'à lui-même.
Si la conception moderne de la citoyenneté ne considère pas que l'éducation des citoyens doit dépendre du seul État, son intervention peut s'avérer utile. (...)
[...] C'est peut-être la vie professionnelle qui traduit finalement le mieux le renouvellement du lien qui s'instaure entre éducation et citoyenneté, et qui ne passe plus directement par l'État : le travail est de plus en plus considéré comme l'un des derniers lieux d'apprentissage de la citoyenneté et il exige une formation continue pour s'adapter sans cesse au monde nouveau. Indications bibliographiques Première approche : Charles Coutel, La République et l'école, une anthologie, Presses Pocket Ouvrage de référence : Yves Déloye, École et citoyenneté, F.N.S.P Point de vue : Hannah Arendt, La crise de l'éducation dans La crise de la culture, Gallimard, coll. [...]
[...] Comme l'affirme en 1791 Condorcet, l'auteur du Premier Rapport sur l'instruction publique et de l'Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain : Tant qu'il y aura des hommes qui n'obéiront pas à leur raison seule, qui recevront leurs opinions d'une opinion étrangère, en vain toutes les chaînes auront été brisées . II. Il importe toutefois que l'État veille à ce que son action éducative permette aux citoyens d'appartenir à eux-mêmes et au monde plutôt qu'à lui-même. A. En effet, l'action éducative de l'État échappe difficilement à l'ambiguïté. Elle correspond à un projet politique dont les finalités peuvent être complexes. [...]
[...] Si la conception moderne de la citoyenneté ne considère pas que l'éducation des 2 Dissertation de Culture générale : Appartient-il à l'État d'éduquer les citoyens ? citoyens doit dépendre du seul État, son intervention peut s'avérer utile. Il importe toutefois que l'État veille à ce que son action éducative permette aux citoyens d'appartenir à eux et au monde plutôt qu'à lui-même. Si la conception moderne de la citoyenneté ne considère pas que l'éducation des citoyens doit dépendre du seul État, son intervention peut s'avérer utile. [...]
[...] En somme, la société civile el l'État renégocient en quelque sorte la manière dont l'éducation doit être un effort partagé, pour refonder une citoyenneté commune. Les polémiques sur le projet de suppression d'allocations aux parents de jeunes délinquants sont assez révélatrices du phénomène : il s'agissait pour l'État de rappeler symboliquement la responsabilité des parents dans le comportement de leurs enfants, et la primauté de leur fonction d'éducateurs. La multiplication des dispositifs visant à favoriser l'action éducative de médiateurs ou d'animateurs traduit bien la réflexion commune engagée par l'État avec les acteurs de la société civile que la République négligeait, tels les acteurs politiques locaux, les associations, les parents d'élèves, voire les représentants religieux Dissertation de Culture générale : Appartient-il à l'État d'éduquer les citoyens ? [...]
[...] La relation moderne entre l'individu-citoyen et l'État se construit aussi dans la société civile, parmi des acteurs sociaux qui ne représentent pas nécessairement l'État, tels les parents, les amis, les relations professionnelles ou associatives. Or, paradoxalement peut-être, il n'y a pas nécessairement rejet de l'État. Le constat de crise de l'école par exemple génère plutôt une réflexion sur l'adaptation nécessaire d'un système qui devrait être plus apte à préparer à la nouvelle complexité du monde. Plus qu'un baccalauréat général qui aspire à sanctionner le passage à une citoyenneté raisonnable, ne faut-il pas des études secondaires plus pratiques, plus professionnelles, adaptées aux priorités qui se posent aux citoyens d'aujourd'hui. [...]
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