Phénomène complexe et multiforme, la mondialisation remet en cause les modalités et parfois la légitimité de l'action des Etats, que les évolutions des XIXème et XXème siècles avaient rendu indissociables des nations.
Historiquement, l'Etat a constitué un moyen d'objectivation du pouvoir souverain. C'est la phrase prêtée à Louis XIV sur son lit de mort : "Je m'en vais, mais l'Etat demeure". Il a modelé les sociétés et a constitué un facteur de modernisation fondamental. Il ne faut pas oublier que, jusque dans les années 1960, les innovations managériales (le modèle bureaucratique) sont venues des administrations.
Depuis les années 1980, une crise de l'Etat s'est fait jour. Le rôle moteur de l'Etat a été remis en question par le développement de la société civile et l'émancipation de la sphère économique (beaucoup plus tardive en France qu'ailleurs) : ce ne sont plus les initiatives publiques qui sont perçues comme créatrices de richesse et facteurs de progrès, mais le jeu spontané du marché. Les effets collatéraux négatifs de l'action publique sont devenus plus sensibles. Les leviers d'action de l'Etat se sont réduits, notamment sous l'effet de la mondialisation (...)
[...] Le phénomène de mondialisation touche l'économie, la démographie, la sociologie, les relations internationales et la science politique. On peut estimer que la mondialisation résulte de la superposition d'une série d'évolutions simultanées sur trois registres distincts : 1. La croissance des échanges de biens, de services et de facteurs de production entre les économies. Cette évolution n'est pas nouvelle : de 1900 à 1914, les échanges de biens, mais aussi de capitaux, avaient atteint une importance qu'ils n'ont retrouvée que respectivement dans les années 1970 et 1990. [...]
[...] Historiquement, l'État a constitué un moyen d'objectivation du pouvoir souverain. C'est la phrase prêtée à Louis XIV sur son lit de mort : Je m'en vais, mais l'État demeure Il a modelé les sociétés et a constitué un facteur de modernisation fondamental. Il ne faut pas oublier que, jusque dans les années 1960, les innovations managériales (le modèle bureaucratique) sont venues des administrations. Depuis les années 1980, une crise de l'État s'est fait jour. Le rôle moteur de l'État a été remis en question par le développement de la société civile et l'émancipation de la sphère économique (beaucoup plus tardive en France qu'ailleurs) : ce ne sont plus les initiatives publiques qui sont perçues comme créatrices de richesse et facteurs de progrès, mais le jeu spontané du marché. [...]
[...] Les effets collatéraux négatifs de l'action publique sont devenus plus sensibles. Les leviers d'action de l'État se sont réduits, notamment sous l'effet de la mondialisation. Au-delà du lieu commun auquel il se réduit souvent (la préparation à l'épreuve de culture générale a précisément pour objet de vous éviter d'y tomber le jour du concours), le phénomène de mondialisation est complexe et multiforme. Le terme de mondialisation traduit le globalisation anglo-saxon. Pour autant, le terme existe également en français. La nuance est donc très faible. [...]
[...] Dans le domaine économique depuis les années 1960, mais aussi dans le domaine politique. Dans les années 1970 et 1980, la télévision a joué un rôle important dans la montée des forces centrifuges dans les pays d'Europe centrale et orientale. Depuis les années 1980, les cas d'ingérence humanitaire se sont multipliés créant, sinon un droit, du moins un devoir d'ingérence que les sociétés civiles des pays développés imposent à leurs gouvernements de traduire concrètement. Plus largement, c'est bien la notion même de souveraineté telle qu'a pu, le premier, la penser Jean Bodin (1530-1596) dans les Six livres de la République en 1576, qui semble entrée en crise. [...]
[...] Il est désormais impossible d'isoler - au moins d'un point de vue matériel une société du village mondial (l'expression a été forgée par l'un des premiers théoriciens des médias, Marshall Mac Luhan, qui a opposé l'ère Marconi à la galaxie Gutenberg dans Guerre & paix dans le village mondial, 1968). Dans une mesure croissante, les mouvements d'opinion apparaissent déconnectés des réalités exclusivement nationales. Cela ne signifie pas pour autant que l'identité des populations ne soit plus rattachée à un élément matériel et notamment à un élément territorial. [...]
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